Dans la journée du 19 août, des pluies diluviennes se sont abattues sur Cona-cris durant des heures. Elles ont entraîné des morts et des dégâts matériels dans plusieurs quartiers de la capitale. A Camp-Carrefour, sur l’autoroute Fidel Casse-trop, commune de Matoto, un écolier de quatorze ans a été emporté par les eaux de ruissellement alors qu’il rentrait du terrain de football. « Il a glissé en tentant de sauter », explique sa sœur. La victime est candidat à l’examen d’entrée en 7ème année, session 2020.

Nènè Oury Ly, âgée d’une trentaine d’années, a également subi le même sort à Sonfonia, commune de Ratoma. Elle revenait du marché quand elle a fait un faux pas qui l’a projetée dans un caniveau. «J’ai été informée par mes enfants de la présence d’un corps devant notre portail. Quand je suis venue, j’ai trouvé que le corps a été tiré du caniveau par les jeunes. Sur les lieux, j’ai appris qu’il y a eu sept jeunes qui ont tenté de la sauver, sans succès. A cause de son poids et la force des eaux, les jeunes n’ont pas pu la secourir. La victime n’avait plus rien sur son corps comme habit, c’est nous qui avons sorti deux pagnes pour la couvrir. Comme il y avait beaucoup de monde devant notre maison, mon mari a informé le commissariat et le chef du quartier afin de chercher ses parents», raconte Fadima Keita. La victime, mère de six enfants, a été inhumée en fin de journée.

A Yattaya-Fossidè, la pluie a fait également des dégâts. Plusieurs habitations ont été inondées.  « C’est la deuxième fois que nous sommes victimes d’inondation. Cette fois-ci, c’est aux environs de 13 heures que la pluie a commencé. Quand je suis sortie pour faire mes ablutions à 13 heures 30, j’ai constaté que notre cour est pleine d’eau, toute la maison était inondée (…). Les eaux de pluie venaient du côté de chez feu Général Kèlèfa Diallo ; mais, tous les passages des eaux de ruissellement sont obstrués. Nous avons fait un caniveau qui n’a pas marché. Nous voulons que l’Etat nous vienne au secours. Dans mon salon, ma bibliothèque est complètement détruite par les eaux ainsi que mes fauteuils. J’étais traumatisée par les événements et on m’a appelée au téléphone pour me demander de couper mon disjoncteur. L’eau avait pris toute la maison, elle venait en force avec de la boue et d’autres saletés», se désole dame Issatou Bah.

Les 18 et le 19 août, la pluie a causé des dégâts similaires dans la préfecture de Siguiri, en Haute-Guinée. Une partie de la ville, et une autre de la commune rurale de Doko, ont été inondées. Ibrahim Camara, un topographe, interrogé par des confrères, n’a pas manqué de dénoncer ce que l’on appelle souvent les constructions anarchiques. «Actuellement, les rivières de Farani et de Nanko subissent les méfaits des constructions anarchiques. Le constat est clair le long de ces rivières. Donc, si vous voyez la plupart des zones inondées, vous allez comprendre que cela se passe dans le lit de la rivière ou aux abords. C’est la faute des services de l’Habitat qui ne cesse de vendre des parcelles aux pauvres citoyens qui n’ont aujourd’hui que leurs yeux pour pleurer.» Selon un agent de la Croix Rouge, trois maisons se sont écroulées dans la commune rurale de Doko, faisant un blessé.

Yaya Doumbouya