Le Prési Alpha Grimpeur a validé la date du 18 octobre pour la tenue de l’élection présidentielle ce mardi 11 août au soir, dans un décret lu à télé nationale. Le même décret invite l’ensemble des structures concernées par le processus électoral, dont la CENI, à prendre toutes les dispositions pour le respect strict de la date. L’opposition en a jusqu’à la gorge.
Pour les opposants c’est un coup dur, une couleuvre difficile à avaler. Sur sa page Facebook, la Petite cellule Dalein Diallo a réagi : « Alpha Condé vient de fixer la date de l’élection présidentielle au 18 octobre 2020 alors que les conditions d’une élection crédible ne sont pas réunies. Ce n’est pas la qualité des élections qui l’intéresse. Contesté partout, y compris dans ses fiefs traditionnels, il a plutôt peur d’un scrutin juste et transparent. Son objectif c’est de se faire proclamer coûte que coûte Président de la République le 18 octobre et s’octroyer ainsi son troisième mandat. Pour ce faire, il n’a pas besoin des suffrages des citoyens dont il a perdu la confiance. L’important pour lui n’a jamais été le vote mais ceux qui comptent les votes et proclament les résultats définitifs. Et ceux-là, il sait, qu’aujourd’hui plus qu’hier, il les contrôle entièrement ». On sent la colère et la frustration. Mais, l’opposant ne dit rien sur sa participation éventuelle à la sélection. A quoi bon, les dés sont déjà pipés.
Egalement sur sa page Facebook, Mamadou Bah Baadiko a versé sa colère : « Sans surprise, nous venons de prendre connaissance du décret convoquant le corps électoral pour des élections présidentielles le 18 octobre 2020. Nous ne pouvons que constater l’aboutissement logique du coup de force menant au troisième mandat illégal pour le président Alpha Condé et à un nouveau président à vie pour notre pays, plongé dans ce système anti-démocratique et régressif depuis l’indépendance le 2 octobre 1958. Aucune avancée positive pour le bon déroulement du processus électoral n’ayant été enregistrée depuis le précédent scrutin du 22 mars 2020, il est clair que cette élection ne sera qu’une farce de plus, avec des résultats connus d’avance » s’offusque-t-il.
Par exemple, il estime que le corps électoral est convoqué, alors que le fichier électoral n’est pas connu. « Nous savons tous jusqu’à quel point ce fichier est corrompu et ne reflétant en rien la réalité, sans compter l’exclusion des Guinéens de l’étranger de la révision exceptionnelle ». Dans ces conditions, dit-il, il faudra s’attendre à la continuation des pratiques antérieures bien connues : fraudes massives en faveur du candidat du pouvoir, processus électoral kidnappé par l’administration (préfets sous-préfets) et au final, résultats imaginaires sur la base de procès-verbaux fabriqués, etc. Lui non-plus n’a pas dit si son parti va présenter un candidat ou pas, il a juste annoncé des consultations internes. La position officielle sera connue plus tard.
Oumar Tély Diallo