Les 22 et 23 août, la CNUF (Coordination nationale des unions forestières) et le CSDF (Conseil supérieur de la diaspora forestière) ont tenu un conclave à Conakry. Au menu, la situation des 42 prisonniers politiques «déportés» à Kankan, la sécurité, la violation des droits humains, l’actualité politique. L’élection présidentielle du 18 octobre arrive à grands pas. La CNUF appelle les leaders politiques de la région forestière et ses fils à unir et mutualiser leurs efforts afin de présenter aux populations de la région une structure fédérée, un candidat de large consensus et un programme de société en harmonie avec les priorités de développement validés par la CNUF et le CSDF. Par ailleurs, les deux structures ont réitéré leur opposition «catégorique» à toute candidature du Président Alpha Condé, indiquant que l’alternance régulière en Guinée «est non négociable», car c’est «le gage de la stabilité nationale.» Ils préconisent également l’ouverture d’un dialogue national inclusif pour discuter des conditions d’une alternance apaisée et invitent les Guinéens à se mobiliser pour barrer la route à toute action qui pourrait basculer la Guinée dans le chaos.

Prisonniers «politiques»

Une quarantaine de citoyens avaient été arrêtés à N’Zérékoré, puis «déportés» à Kankan, suite à des violences survenues en marge des élections législatives du 22 mars dernier. «Le conclave a suivi avec une attention particulière la communication du coordinateur régional de Kankan sur les circonstances humiliante de l’arrivée des prisonniers à Kankan et des conditions pitoyables de leur séjour. Le conclave note que la détention arbitraire de ces compatriotes et l’existence de la fosse commune  de l’après 22 mars 2020 à N’Zérékoré affecte la paix sociale et ne favorise pas la réconciliation en Guinée Forestière».

La Coordination nationale des unions forestières et le Conseil supérieur de la diaspora forestière a qualifié cette situation «d’injustice et de manque de volonté manifeste» des gouvernants de voir la vérité en face.

Violations des droits humains

«Le conclave constate avec regret les crises répétées en Guinée Forestière depuis 2010 sous la manipulation politique dont les dernières sont celles de N’Zérékoré et de Koyamah. Il regrette l’impunité et la partialité du pouvoir qui caractérisent la gestion de ces crises, ainsi que la lenteur ou le refus de rendre justice aux victimes». «Nous remercions le comité de prévention des conflits et de gestion des crises de la Guinée Forestière, les avocats et l’ensemble des organisations de défense des droits de l’homme pour les différents efforts fournis dans la prévention et la gestion quotidienne des cas de violation des droits de l’homme en région forestière», ajoutent-ils Ils ont ensuite regretté «la généralisation et l’intensification de la violation des droits de l’Homme dans toutes les autres régions du pays.» Ils sollicitent auprès des coordinations régionales la création d’un comité national de prévention des conflits et de gestion des crises.

Yaya Doumbouya