Il est ex de beaucoup de choses, Guillaume Soro. Ex-chef rebelle, ex Premier ministre, ex président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro est aujourd’hui en quête d’une candidature valide pour briguer la magistrature suprême. Mais il traverse une situation peu enviable. On le voit sur tous les arbres, sur tous les toits, partout, sauf là où il est. Surtout pas à Port Bouët, à la caserne du 43è BIMA, bataillon d’infanterie de marine de l’armée française basée à Abidjan. Non, Guillaume Soro n’y était pas ce weekend.
Condamné par contumace, Soro-la-hantise a été empêché de rentrer au pays. A présent, Alassane Ouattara a l’air d’avoir tout oublié, il dessine solo, tous les contours de «la démocratie ivoirienne.» Pourtant, comme l’on aime à le rappeler dans certains salons cossus de Cocody et d’ailleurs, Soro « avait exposé sa poitrine » pour qu’Alassane puisse sécuriser son premier mandat de président de la République de Côte d’Ivoire. Pour aspirer à 3, il faut bien avoir tenu 1. C’est l’arithmétique qui l’exige. « Même si celle-ci, nauséabonde à souhait, a pris son courage à deux mains pour ajouter une victime à une autre jusqu’à coller 3 000 morts à la guerre civile ivoirienne entre 2002 et 2011. »
En 2020, Soro semble victime d’une amnésie politique à l’africaine. Les amis d’hier sont aujourd’hui à couteaux tirés. Comme l’appétit vient en mangeant, ADO veut coute que coute rester au pouvoir. Il ne cherche même plus à faire la différence entre ceux qui avaient exposé leur poitrine et ceux qui avaient utilisé le terrain pour sauver leurs meubles. Il brigue le fauteuil présidentiel par « obligation » puisque Gon Coulibaly a rejoint prématurément le royaume des cieux. Désormais, la question ne se pose plus, la faim justifie les moyens. A condition de veiller au grain. Ce faisant, ADO exagère. Il donne à la rumeur, un poids indu. En tout cas, les mauvaises langues sont formelles : du vendredi 11 au dimanche 13 septembre, les forces de sécurité ivoiriennes étaient en alerte maximale. Guillaume Soro s’est infiltré entre les mailles du filet des FDS pour passer ce weekend à Abidjan. Non pas parce qu’il souhaite revoir d’anciens amis et collègues, mais pour mettre la dernière main à son investiture comme candidat à la présidentielle du 31 octobre. Pire, il serait à Port Bouët, au 43è BIMA ce dimanche 13 septembre. Alors, FDS, alerte maximale !
L’ancien chef de file de la rébellion ivoirienne, au camp des forces françaises du 43è Bima d’Abidjan ? Incroyable ! Mais, c’est ce que les marchands d’insomnie ont dû vendre à ADO. Le hic est que ça a marché un moment et puis, pschitt ! Grand Dieu ! Tout ça, pour ça ?
DS