L’Union des forces démocratiques de Guinée a investi, dimanche 6 septembre, la Petite Cellule Dalein Diallo comme candidat à la sélection présidentielle du 18 octobre prochain. Un candidat que l’on est tenté de prendre comme un véritable adversaire du Prési Alpha Grimpeur ? En tout cas le pouvoir en place ne perd pas du temps, il s’est lancé dans une sorte de harcèlement des militants du principal parti de l’opposition. Après la chasse aux sorcières orchestrée contre des jeunes militants de l’UFDG à Cona-cris, ce sont ceux de l’intérieur du pays qui voient l’épée de Damoclès planer au-dessus de leurs têtes. Abdoulaye Djibril Barry, responsable de la Section motards du parti à Mamou, en a fait les frais. Il était recherché depuis le double scrutin du 22 mars. Il a été interpellé par les agents de la gendarmerie, le mercredi 9 septembre, devant sa boutique : «Depuis des mois les forces de sécurité nous prennent pour des hors la loi. Partout où ils nous voient, ils nous pourchassent. Moi je vivais dans la clandestinité, mais j’ai trouvé que je ne peux plus continuer à abandonner ma famille. Avant-hier (mercredi), ils sont venus m’encercler dans ma boutique. Ils m’ont arrêté, m’ont enfermé à la gendarmerie de Mamou». Sur ce qui aurait motivé son arrestation, Abdoulaye Djibril Barry explique que les autorités locales et les farces de l’ordre n’ont toujours pas digéré le fait que le vote ait été empêché dans la plus grande partie des localités de Mamou : «A mon audition, ils ne m’ont parlé que des élections du 22 mars. Ils m’ont demandé pourquoi nous avons empêché les élections, pourquoi nous avons empêché les gens de voter pour le parti du Président. Ils estiment que c’est nous qui avions détruit le matériel électoral dans les sous-préfectures. Moi je leur ai demandé de sortir leurs preuves. Ils m’ont déféré directement au tribunal, puis à la prison civile». Devant le juge d’instruction, ce sont pratiquement les mêmes questions. Les fameux enquêteurs soupçonneraient même Abdoulaye Djibril Barry et le secrétaire fédéral de l’UFDG Mamou d’avoir bénéficié d’un véhicule pour galvaniser les militants dans les sous-préfectures. Mais cet opposant n’est pas prêt de courber l’échine : « Grâce aux citoyens de Mamou, j’ai été libéré. S’ils pensent qu’ils peuvent nous empêcher de vivre dignement, ils se trompent. Aujourd’hui à Mamou il est difficile d’être tranquille si tu n’es pas un militant du RPG. Tu ne peux même pas porter de bons habits. Mais ça ne marchera pas. Nous ne quitterons jamais l’UFDG pour le RPG. Ils peuvent nous décapiter, nous ne renoncerons jamais. Nous combattrons jusqu’à ce que Cellou Dalein arrive à Sékhoutouréyah».
En attendant, il reste sous contrôle judiciaire. Il devra se présentera chaque jour au tribunal de Mamou.
Yacine Diallo