Oui, il a souffert dans son corps, dans son cœur, dans son âme pour son statut de ressortissant du nord de la Côte d’Ivoire ! En tant que « Dioula, » en tant que musulman, il a presque tout vu. Les siens ont tout entendu. Le slogan était limpide : tout le monde, sauf eux, au pouvoir ! Arrive le sommet de l’humiliation. Ils se révoltent. Naturellement. Alassane se lève. Guillaume Soro se lève. « Il expose sa poitrine.» D’autres Ivoiriens se lèvent. Les camps se renforcent, chacun de leur côté. Ensemble ils se battent. Les uns contre les autres. Les uns pour les autres. La Côte d’Ivoire y laisse des plumes. Trois mille morts aux bas maux. Le sale prix de la paix, si chère au peuple ivoirien et à son développement. Mais la paix est là. Elle appelle le développement. Dieu merci !
C’est Alassane qui monte au pouvoir pour amorcer effectivement ce développement si cher au pays. La constitution limite les mandats à deux. ADO marque son accord. Il pilote la nation avec dextérité. Tout le monde applaudit. Il en profite pour faire le vide autour de lui sans attirer l’attention des uns et des autres. Gbagbo et Blé Goudé se morfondent à la Haye. Les avis sont partagés. On se tait au nom de la paix et de l’histoire récente du pays. Soro est écarté. Duncan démissionne. Gon meurt. Alassane change la constitution et annonce son départ. Juste pour mieux rester. Le tollé est général. André Gide l’avait écrit : «Si la révolte est le propre de l’homme, il doit se révolter contre la Révolution, dès que celle-ci, ayant aboli toutes les tyrannies, devient tyrannie à son tour.»
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire entre dans la tyrannie du 3è mandat d’Alassane Ouattara. Soro n’a encore rien dit de cette nouvelle conception de paix d’Alassane Dramane Ouattara. Mais, les images, glanées à travers le pays par nos confrères du site afriksoir.net, sont plus que parlantes. Il faut espérer qu’Alpha Condé ne réserve pas le même sort à la Guinée.