Bamako, la capitale malienne, a abrité du jeudi 10 au samedi 12 septembre, les journées de concertation nationale organisées par le conseil national pour le salut du peuple (CNSP), tombeur du régime d’Ibrahim Boubacar Keita. Si la première journée était axée sur la feuille de route de la transition, la deuxième a porté sur la charte de la transition qui consiste à définir les organes de la transition, le mode de désignation et ses attributions. A l’issue des débats, il y a eu des tiraillements entre les participants venus de partout au Mali. Une vive tension qui ne dit pas son nom.

Le Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) a présenté samedi matin un document appelé «charte de transition» aux participants de la concertation nationale qui réunit toutes les forces vives de la nation malienne. La charte de la transition est un document de 33 articles définissant les valeurs, principes et missions de la transition ; les organes ; des dispositions complétant la constitution …

La charte prévoit que le président de la transition, choisi par le comité national pour le salut du peuple (CNSP), exerce les fonctions de président de la République et de chef de l’Etat et veille au respect de la constitution et de la charte de la transition. Le président de la transition est assisté d’un vice-président qui le remplace en cas d’empêchement provisoire ou définitif. Celui-ci est également désigné par les membres du CNSP. Tout candidat aux fonctions de président de la transition doit être de nationalité malienne, âgé de 35 ans au moins et 75 ans au plus. Il peut être un militaire ou un civil qui n’a jamais fait l’objet d’une condamnation pénale et reconnu pour son engagement dans la défense des intérêts nationaux. 
Pour les élections présidentielles et législatives qui seront organisées au terme de la transition, la charte interdit au président et au vice-président de la transition de se porter candidats. Les deux personnalités choisies entrent en fonction sept jours après leur désignation et leur prestation de serment devant la cour suprême.

Le gouvernement de transition comprendra vingt-cinq membres au plus et sera dirigé par un premier ministre proposé par le conseil national pour le salut du peuple (CNSP) et les forces vives de la nation. Les membres du gouvernement de transition ne sont pas éligibles à la présidentielle et aux législatives qui seront organisées pour mettre fin à la transition.
Quant au conseil national de la transition, il reste l’organe législatif de la transition. Il est composé de 51 membres répartis entre les représentants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques du Mali (M5-RFP), des forces de défense et de sécurité, des partis et regroupements politiques, des organisations de la société civile de l’intérieur et de la diaspora, des mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.

Il faut signaler que la tension est rude entre les participants. La branche politique de la société civile reste favorable à une transition civile tandis que la plupart des participants issus de la jeunesse demandent une transition militaire. Ce qui n’a pas manqué de provoquer une vive tension entre les participants. La même tension est perceptible persiste à propos de la charte de la transition, mais certains milieux de la conférence laissent entendre que l’espoir est permis. Selon plusieurs sources, la junte est convoquée au Ghana, chez Nana AKOUFFO ADO, le nouveau résident en exercice de la CEDEAO. Il faut noter que l’organe législatif sera présidé par un militaire issu du conseil. Ses membres ne sont pas éligibles aux élections présidentielles et législatives prochaines après la transition.

Bakary Koné