Membre du FNDC fraîchement rentré des Etats Unis pour continuer son combat acharné qu’on lui connait contre le 3è mandat, Souleymane Condé a été interpellé samedi 12 septembre et conduit au siège de la Direction de la police judiciaire à Conakry. M. Condé venait tout juste de lancer son parti politique, DRG, la Diversité Républicaine de Guinée. Il n’a pas manqué de profiter de cette première assemblée générale du DRG pour dénoncer la mauvaise gouvernance, la corruption et le peu de morale des dirigeants du pays dans la gestion de la chose publique. Il énumère notamment la déliquescence de l’Etat, les incessantes révoltes face à la désillusion de l’écrasante majorité de la population guinéenne due à la gestion désastreuse du notre pays, dirigé par les régimes répressifs. Le manque de conviction des intellectuels du pays obsédés par la cupidité et l’intérêt personnel.

Peut-être que les premières oreilles à avoir perçu le message auront-elles été celles des services de sécurité qui l’ont cueilli pour le déposer à la DPJ à Kaloum. Souleymane Condé est très connu pour ses publications sur Facebook qui ne ménagent pas le Président Alpha Grimpeur et la susceptibilité de son clan. Il a d’ailleurs été coffré pour la teneur de ses propos. « Il a été arrêté pour ses publications sur son compte Facebook. On l’a interpellé pour ça. Tout ce qui viole la loi constitue une infraction. C’est donc par rapport à ça qu’on l’a interpelé », dixit le commissaire Fabou Aboubacar Camara, patron de la Direction centrale de la police judiciaire.

Sur sa page Facebook, Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats et coordinateur du collectif des avocats du FNDC, a eu ces mots de rappel et d’encouragement à l’endroit de Souleymane Condé : « Lorsqu’on s’engage dans le combat pour la démocratie et la liberté, il faut s’attendre à toutes les formes de tracasseries et d’intimidations, parfois même à des situations plus graves. Mais ce qui compte en définitive et que vos compatriotes retiendront, c’est la justesse du combat. Oumar Sylla dit Foniké Menguè vient d’être libéré après quatre mois de détention abusive; Saïkou Yaya Diallo est encore détenu bien que des décisions de justice ordonnent sa mise en liberté. Avant eux, il y a eu d’autres acteurs politiques ou de la société civile qui ont été privés de liberté. Abdourahmane Sano, Sékou Sekou Koundouno, Bailo Destin EN Main, Bill De Sam Abdoulaye Oumou Oumou, Ibrahima Diallo, Bella Bah etc. sont tous passés par là. Vous n’êtes donc pas le premier et vous ne serez certainement pas le dernier. Dans le contexte actuel, personne n’est à l’abri. D’ailleurs, celui qui a été “simplement” arrêté doit s’estimer heureux car il a au moins la chance d’être jugé en présence de ses avocats. Ceux qui ont été froidement abattus n’auront jamais ce droit.»