Il est désespérant de constater combien la Gouvernance du RPG est truffée de délinquants et de personnages rétro soupçonnés de diverses formes de délinquance ! Il a remis en selle tous les tortionnaires issus des camps de la mort des régimes passés et les a planqués dans les divers services du ministère en charge de la Sécurité et des Services spéciaux y afférents. Il n’y a pas de quoi s’étonner de la renaissance des sites mode camps Boiro. N’est-ce pas Soronkony ? N’est-ce pas Madifing, la Terreur de Labé ?
On recycle les mêmes vieilleries qui, dans le passé, avaient déjà prouvé leur vacuité. Par ailleurs, même si ce sont des gens couverts de capacités (et ce n’est pas le cas), il n’y a pas qu’eux dans le pays ! Le leadership de la Guinée a besoin d’être renouvelé. A quoi servent les nouvelles générations de citoyens formés par ce système éducatif quelque mal fichu qu’il soit ? On n’obéit plus qu’aux impératifs d’une tribalisation trompeuse destinée à amadouer la communauté mandingue dont la Région est la plus pauvre de Guinée.
Nous allons prendre un exemple frappant, celui de M. Philan Traoré, nommé à l’époque patron du Conseil d’administration de l’ANAIM. C’est une véritable insulte aux Guinéens. Une gifle au secteur minier. Un jet de crachat sur le Système National d’Intégrité de la Guinée si cher à Transparency International. Ce genre de nomination accroit les risques-pays et vont faire fuir les investisseurs sérieux et nous plonger davantage de l’économie criminelle dans laquelle nous surnageons gaiment. Alpha et ses truands s’en balancent.
Philan est un cas. Nous l’avons connu à Dabola, alors chef d’un projet d’appui à la Décentralisation financé par l’UE via DVV, une ONG allemande d’éducation des adultes pour le compte du CENAFOD de feu Ben Sékou Sylla. Nous avions couvert en termes de formation, les huit communes rurales et la commune urbaine de Dabola. Philan était Préfet de Dabola. Nous l’avons surpris et pris en train de voler et tenter de voler et piller les collectivités de Kankama où il a failli arracher un groupe électrogène de la CRD d’alors, offert par l’UNICEF. La vigilance de la population l’en a empêché.
Dans les mêmes circonstances plus tôt, c’était celle de Konindou. Là, en notre présence, alors que nous étions en plein dans une session de formation, avec les membres du conseil communautaire, il arrache trois millions de francs aux élus. Le Président de la CRD, quasiment en larmes, a remis les sous au Secrétaire Général Chargé des Collectivités de Dabola, mandaté par Philan pour venir prendre l’argent.
Du pain béni pour le journaliste que nous sommes. Au Lynx, l’article est titré « Philan le Filou ». De Dabola, on le bombarde à Mamou. Il récidive. Et pille. Des bureaux de la Préfecture, il pique le mobilier. Pour équiper son hôtel à Kouroussa !
Un jour nous lui rendons visite à Mamou. Au moment de se dire au revoir, il nous dit :
« Grand frère, ce que vous écrivez au Lynx, vous avez raison. Mais moi, je vais voler ! ».
« Vous ne me demandez pas pourquoi ? ».
« Non. Parce que je sais que vous allez me le dire… »
Et il continue, jetant un regard narquois sur la photo du Président Conté, accroché à l’un des pans du bureau :
« Lui, il vole. Moi aussi je vais voler. Je ne suis pas un maudit ! ».
« Koto, ce que je vous ai dit là, c’est hors micro, hein ! » Nous sortons de son bureau, les jambes tremblantes. Avec un léger vertige…
De Mamou, il grimpe à Faranah d’où il est éjecté. Le Général Bouréma Condé arrive au MATD, le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Philan Traoré est nommé Conseiller Perso de ce dernier. Suffoqué, nous cherchons. Et nous apprenons que c’est une affaire de famille. Le bon vieux népotisme…Cette nomination est l’illustration parfaite de la perpétuelle promotion de la délinquance et du banditisme par le PRG et sa Gouvernance. Et du mépris qu’il a pour les Guinéens. Au sein du Parti au pouvoir, il y a de nombreuses personnes disposant de capacités et d’intégrité. Pourquoi lui ?
Dans les faits, le RPG, c’est le PDG sans Sékou, caractérisé par les violations récurrentes des lois, de toutes les lois, la promotion des incapables, des voleurs et des tortionnaires, etc. Pour continuer l’œuvre de Sékou, Alpha ne va pas réinventer la roue, il reprend les tortionnaires du Tyran qui lui ont survécu ou leurs progénitures.
Dans son personnel « collé-serré », il y a des voyous. Une liste déjà impressionnante ! Ali Baba et les mille voleurs ? Ou bien Al Capone et ses gangsters ? Ils refusent de se séparer de personnages interlopes soupçonnés de diverses forfaitures et que la Justice ne poursuit pas. C’est la Justice des Chefs, privatisée, tribalisée. Que voulez-vous ?
Bah Mamadou Lamine