Les processus électoraux en Afrique sont généralement entachés de violences. Chaque scrutin a son lot de violations des droits humains, commises soit avant, pendant ou après le scrutin. Inquiet de cette réalité anti-démocratique, le Goha (Groupe organisé des hommes d’affaires), exhorte la communauté internationale dans un communiqué daté du 10 septembre, à s’impliquer davantage dans le processus électoral en cours en Guinée. Histoire d’épargner des vies humaines et d’éviter à notre bled des violences post-électorales qui pourraient surgir au sortir d’élections truquées. La Côte d’Ivoire en sait quelque chose. En 2011, les violences post-électorales ont fait plus de 3 000 victimes.
Le Goha craint le fait que notre pays s’engage dans une élection pestilentielle, le 18 octobre, dans laquelle le Prési Alpha Grimpeur est vivement contesté à cause de sa volonté obstinée de se maintenir au pouvoir. «Le Groupe organisé des hommes d’affaires, soucieux d’un lendemain meilleur à l’issue de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, invite l’Organisation des Nations Unies, l’Union européenne, les États-Unis d’Amérique, l’Union africaine, la CEDEAO, la Francophonie, la France et tous les acteurs épris de paix à s’impliquer fortement pour la tenue d’une élection libre, transparente, crédible et acceptée de tous», lit-on dans le communiqué.
Le Chérif Mohamed Abdallah Haïdara, prési de l’organisation, estime qu’une élection non crédible «conduira à la contestation des résultats, et de ce fait, la paix sera menacée. Nul besoin de rappeler qu’une déstabilisation de la Guinée impactera toute la sous-région ouest africaine.» L’opérateur comique invite les uns et les autres à prendre les devants, afin d’œuvrer en faveur d’un processus électoral apaisé qui conduira à un scrutin accepté par tous les candidats déclarés malheureux à l’issue de la pestilentielle prochaine.
En outre, les opérateurs comiques, notamment les commerçants, font régulièrement l’objet de violences pendant les manifs politiques et sociales. Un peu partout dans le bled, leur négoce est vandalisé, pillé, détruit, volé, parfois en plein jour par des manifestants ou les forces de désordre. «Depuis 2010, près des deux mille opérateurs économiques ont été victimes de pillages, d’incendies de leurs commerces pendant des crises post-électorales ou des manifestations politiques et sociales. Sans parler des centaines de citoyens guinéens qui ont perdu la vie ou qui ont été blessés dont certains sont paralysés à vie», fustigent-ils. C’est pourquoi, le Goha, Groupe organisé des hommes d’affaires, invite «particulièrement» le Secrétaire gênant de l’ONU, António Guterres, à « s’impliquer personnellement avant qu’il ne soit trop tard.»
En Guinée, le Prési Alpha Grimpeur en quête d’un 3è mandat a réprimé dans le sang les opposants à ce projet. Meurtres, violations des droits humains, séquestrations, intimidations et emprisonnements ont été infligés aux Guinées à cause de leur opinion politique. Et pendant tout ce temps, cette fameuse communauté internationale n’a pas pu ou voulu raisonner le Grimpeur. A quoi bon de s’attendre à une différence cette fois ?
Yaya Doumbouya