Afrobarometer a publié le 15 septembre, une dépêche sur la perception de la démocratie en Guinée. Considérée stable, la Guinée connaît souvent des troubles pourtant. La fragilité du pays n’est pas liée à la cohabitation à la base, mais à l’utilisation politique du phénomène ethnique et les forces de l’ordre sont régulièrement accusées d’utiliser des balles réelles, mais ne sont jamais inquiétées.
Cette enquête montre que 70% des Guinéens ne sont pas satisfaits de la manière dont la démocratie fonctionne contre seulement 29%. L’appréciation de la démocratie varie selon la région, l’ethnie et l’appartenance politique. Etant donné l’ethnicisation de la vie politique en Guinée, «nous désagrégions ces données par trois facteurs pertinents : la perception ou non d’un traitement injuste sur la base de l’ethnie ; la langue la plus utilisée dans le ménage, et la région de résidence. Un Guinéen sur 10 (10%) a admis avoir été injustement traités par d’autres Guinéens sur la base de votre ethnie (quelques fois), ou (plusieurs fois), contre 90% affirme que cela ne s’est (jamais) passé. Les répondants qui disent que leur groupe ethnique n’a jamais été traité injustement sont plus satisfaits de la démocratie».
Pour ce qui est de la langue la plus utilisée dans le ménage, les répondants parlant Maninka sont les plus satisfaits de la démocratie (55%, contre 13% pour les soussous, 11% pour le poular, et 26%, les autres langues. Quant à la région de résidence, les répondants habitant Kankan (54%), N’Zérékoré (49%), et Faranah (43%) sont les plus satisfaits de la démocratie guinéenne.
Autres chiffres sur la démocratie indique que pour quatre Guinéens sur 10 (39%), les communautés qui ne votent pas pour le parti au pouvoir souffrent «quelques fois» de conséquences négatives telles que le manque de soutien de la part du gouvernement pour les services locaux ou les projets de développement. Ce point de vue est partagé par la majorité des répondants vivant dans les régions de Labé (74%) et de Boké (57%).
La plupart des Guinéens soutiennent la limitation des mandats pour les députés à l’Assemblée Nationale (84%) ainsi que pour le Président de la République (76%). Et huit Guinéens sur 10 (80%) pensent que la compétition entre les partis politiques conduit «souvent» ou «toujours» à des conflits violents.
Oumar Tély Diallo