Les statistiques que la CENI a publiées hier lundi 14 septembre, ont suscité un grand tollé dans la cité. Le machin en charge des sélections dans le bled, insinue par exemple que les fiefs du Grimpeur en Haute-Guinée regorgent de plus de monde que les trois régions de la Guinée. Des chiffres qui ont fait sortir de leurs gongs, les adversaires du RPG arc-en-ciel. L’Union des forces démocratiques de Guinée demande carrément à la CENI de lui dire comment elle a pu arriver à cette augmentation exponentielle. Pour trouver des explications à cette situation, l’institution sort des arguments quelques peu drôles : « Supposer qu’il y a plus de cris dans une région que dans une autre, nous ne pouvons aller que sur des suppositions, sur des faits démographiques. Les équipes de recensement ont été déployées dans toutes les régions du pays. Quand elles arrivent, ce sont les populations trouvées sur place qui sont enrôlées. Nous ne tenons pas compte des spécificités d’une région ou d’une autre. Nous pouvons évoquer la question de déplacement d’une zone à une autre » marmonne Mamady III Kaba, porte-voix de la CENI.

Pour le cas spécifique de la Haute-Guinée, Mamady III Kaba évoque un déplacement du populo vers cette région notamment : « à la recherche de l’or, ce qui pourrait être une explication. Donc si les équipes de recensement se déploient sur le terrain, elles font le travail par rapport aux populations trouvées sur place. Il s’agit des Guinéens, ils peuvent être partout. Les statistiques ne peuvent que refléter les recensements tels qu’ils se sont faits d’un endroit à un autre. Mais ce sont des considérations à la limite subjectives sur lesquelles je ne peux pas trop m’aventurer ».

Au moment du recensement, notamment en novembre 2019, d’énormes problèmes ont été rencontrés par les populations dans les fiefs de l’opposition. Manque de machines, de récépissés, absence d’agents recenseurs…les griefs ne manquaient pas, au point que certains citoyens se demandaient si le goubernement n’avait pas fait exprès de laisser pourrir la situation dans ces zones. Rien de tout cela n’est vrai selon le porte-voix de la CENI : « Les machines ne peuvent être sélectionnées selon les régions. Ce sont des choses contraires à la réalité et déniées de tout fondement ».

Yacine Diallo