Les Maliens doivent en avoir marre. Il faut qu’ils se révoltent contre les néo-colonialistes, version Abuja 2020 qui continuent d’opprimer l’Afrique. Ils sont mécontents, les roitelets de de la CEDEAO qui ne gueulent sur Bamako que pour défendre leur beefsteak familial et les honneurs indus de leur fauteuil présidentiel. La peur bleue de se faire humilier par une junte militaire, à fleur de peau. Le Mali et les Maliens doivent être étouffés à tout prix pour la seule et unique raison de s’être débarrassés, dans l’honneur et la dignité, d’un certain IBK, le monstrueux prédateur de la bande à Alpha et à Ouattara. Hourrah, ceux qui n’ont construit aucun hôpital durant leurs interminables mandats à la tête de leurs pays ! Qu’ils aillent maintenant aux Emirats Arabes Unis se faire soigner ! Juste pour échapper à la colère des peuples opprimés !

Depuis le coup d’État salutaire du 18 août à Bamako, la CEDEAO des dictateurs ne sait plus où donner de la tête. Il faut absolument étouffer la patrie de Modibo Kéita pour l’empêcher d’amorcer une transition apte à redonner la liberté d’action au nationalisme kaki et à secouer le joug colonial du noir sur le noir. On n’a accordé aux Maliens qu’une semaine pour choisir de nouveaux dirigeants, non pas justes ou démocrates, mais des civils. N’importe lesquels pour assurer une transition qu’ils souhaitent ratée. S’ils n’ont pas avancé des noms comme Karim Kéita, c’est parce qu’ils n’ont pas encore évalué l’audace et la fermeté des hommes en uniforme qui ont chassé IBK. Peut-être qu’au moins Conakry et Abidjan ont leurs hommes de paille sur la liste d’attente. Légendaires, surhumains, auront été les efforts qu’Alpha Condé avait déployés pour mettre la main sur le Conseil National de la Transition en Guinée. Son appétit pour le pouvoir et sa tentative de placer ses voisins sous sa coupe en disent long sur ses échecs en Guinée Bissao, en Gambie et, dans une certaine mesure en Sierra Leone. Le Sénégal de Macky Sall doit en savoir quelque chose. Ouattara, lui, est plus que chanceux. « Qui se ressemble s’assemble». Alpha est son frère de combat pour intensifier le néocolonialisme en Afrique de l’Ouest.

Heureusement que les militaires maliens savent résister. Ils ont su esquiver les coups bas pour tenter d’élargir les bases de la transition et passer à la refondation de leur pays meurtri. Ils veulent soigner, une fois pour toutes, la mal qui les ronge. Ils n’auront de choix que celui de résister aux prédateurs d’Abuja, de Niamey et maintenant d’Accra, en vue de poursuivre leur combat légitime afin de se libérer du joug des dictateurs de la CEDEAO. D’ores et déjà, ils ont relevé le défi de la mobilisation, de la manipulation et de l’entente. « Le texte adopté samedi 12 septembre à Bamako fixe la durée de la transition à 18 mois et charge un comité formé par la junte de désigner un président civil ou militaire pour diriger cette transition. Il prévoit aussi trois organes de transition : le président et son vice-président ; le conseil national de transition regroupant 121 personnes réparties entre le M5 la coalition de l’opposition, les partis politiques, les journalistes, la société civile, les religieux, la diaspora, les jeunes et les femmes ; et enfin un Premier ministre à la tête d’un gouvernement de 25 membres. Le document a été adopté de facto par acclamation. Sûr que le succès est au bout de la résistance…aux colons noirs.

DS