Kindia s’est réveillée ce 17 septembre avec un face à face qui pourrait engendrer la violence. Comme partout ailleurs dans le pays, le ras-le-bol constitue le quotidien des Guinéens. L’absence de ceci et le manque de cela s’imposent comme étant les choses les mieux partagées de l’Alphagouvrnance. Le manque d’infrastructures se fait sentir au point que Kindia commence à s’en offusquer. Les jeunes de la ville des agrumes pour qui manger une banane est devenu un délit, ont battu le pavé jeudi passé pour rappeler aux autorités que les problèmes auxquels ils font face se résolvent autrement que par des meetings de soutien au candidat du RPG. C’est dans le calme et la sérénité qu’ils ont donc manifesté leur mécontentement le jeudi 10 septembre. Les forces de l’ordre n’ont pas réprimé. Avant de se disperser, ils ont promis de remettre ça ce jeudi 17 septembre.
Ce matin du 17 septembre, ils se mobilisent, mais la donne a changé. Les forces de l’ordre se sont elles aussi mobilisées pour bloquer les jeunes. Ceux-ci se braquent davantage. Ils savent qu’ils éprouvent toujours les mêmes difficultés à trouver un emploi. Ils mettent toujours quelque 8 heures d’horloge pour vaincre les 135 kilomètres qui les séparent de Cona-cris. Autant, sinon plus, quand ils prennent la direction de Mamou.
Que faire alors si, comme le dit la sagesse populaire, la terre est invivable et le ciel, inaccessible ? C’est finalement Kindia qui continue d’en faire les frais. Jeunes et flics se regardent en chiens de faïence. La tension monte. Au moment où nous mettions cette dépêche en ligne, le quartier Manquépas était en ébullition. On attend !