Les magasins, boutiques, kiosques sont fermés. Les étals, déserts. C’est bien ce visage que présente, ce mardi 29 septembre, le marché de Koloma, pourtant très mouvementé en temps normal. C’est seulement les vendeuses de fruits et légumes, pour la plupart des jeunes femmes qui veillaient sur leurs étalages. Une bonne partie de la population observe à la lettre, l’appel à manifester lancé par le Front national pour la défense de la Constitution, ce 29 septembre, pour empêcher Alpha Condé de briguer un troisième mandat anti constitutionnel.  Sur l’autoroute Leprince, la  circulation, habituellement dense, est très fluide. Quelques taxis s’y aventurent  avec beaucoup de prudence, car cette route n’est jamais sûre en pareilles circonstances. A la cité Soloprimo de Koloma, certaines écoles privées ont tôt libéré les enfants. « C’est lorsque mes enfants sont revenus à la maison avant l’heure que j’ai su que c’est aujourd’hui la manifestation du FNDC », explique  une maman. Des jeunes marchands à Madina qui devraient être en pleine activité se retrouvent en petits groupes dans le quartier autour d’une tasse de thé. Au moment où des éléments des forces de l’ordre encerclaient le domicile du Coordinateur national du FNDC Abdourahamane Sano à Koloma, policiers et gendarmes circulaient par endroits.  

Le départ du FNDC des poids lourds de l’opposition, notamment l’UFDG, pour participation au scrutin du 18 septembre, avait suscité des inquiétudes chez de nombreux Guinéens à cause de la capacité de mobilisation du parti du chef de file de l’opposition guinéenne. Mais, l’atmosphère que présente aujourd’hui une grande partie de Conakry  est plutôt rassurante pour le Front. A l’UFDG également, les manifestations de rue contre le troisième mandat sont à l’ordre du jour. Avec la paralysie, le mouvement du 29 septembre a fini par transformer la capitale guinéenne en ville morte.

Bah Mamadou