C’est fait. Dimanche 6 septembre, La Petite Cellule Dalein Diallo, la bosse de l’UFDG a été investie candidat à la présidentielle du 18 octobre. Le leader du principal parti politique de l’opposition, qui a pourtant été au-devant de la lutte contre le tripatouillage constitutionnel, affrontera Alpha Grimpeur et plusieurs autres candidats qui caressent le rêve de ravir le fauteuil de Sékhoutouréyah à Alpha et à son clan. Après son investiture, le prési de l’UFDG, même s’il a admis être dans un dilemme ces derniers temps, n’a pas tergiversé : « La décision que je prends, dont l’histoire sera témoin, est lourde de conséquences pour chaque Guinéen et pour chaque Guinéenne. Elle n’implique pas que notre parti, elle est si essentielle qu’on sait qu’elle affectera notre destin. J’ai entendu vos cris de cœur. Je mesure la gravité de la situation sociale et politique de notre pays…Je connais vos attentes, vos appréhensions. Vos craintes sont justifiées, elles sont légitimes lorsqu’on a affaire à un président roublard et sans scrupule ».

La Petite Cellule Dalein Diallo sait que lui et son parti sont attendus au tournant : « Chacune de nos actions doit être questionnée avec intelligence, posée avec pertinence ». Il sait aussi que beaucoup dans son camp ne veulent pas que le parti aille à cette élection après avoir passé leur temps à dénigrer aussi pertinente la nouvelle Constitution et après tant de victimes dans leurs rangs: « Ce n’est pas en allant à ces élections que les victimes nous condamneront. Nous n’avons pas le droit de nous résigner ou de nous apitoyer sur notre sort. Nous ne sommes pas le coupable, le coupable, c’est Alpha Condé »…

Pour justifier la volonté de son parti d’aller à la présidentielle alors qu’il avait boudé les législatives du 22 mars, La Petite Cellule Dalein Diallo, a eu cette réponse: « Pour accéder au pouvoir, il faut participer aux élections. J’ai fait le choix de conquérir le pouvoir par le biais de la confiance du peuple…Je suis un homme préoccupé par la paix et la cohésion sociale de notre pays. J’ai été écrasé par un grand dilemme, celui d’aller à cette élection où pas. J’ai posé des questions, j’ai beaucoup écouté parce que j’ai la conviction que chacune de mes décisions doit être le fruit d’une concertation mûrie de contradictions, d’interrogations afin que chaque voix pèse dans sa décision. Le choix de participer à une élection alors que la transparence et l’équité du scrutin ne sont pas garanties n’est pas facile à faire. Il ne faut pas se leurrer. Avec une constitution falsifiée, un fichier électoral tronqué, taillé sur mesure, une CENI et une Cour Constitutionnelle inféodées, la tâche ne sera pas facile. Mais j’accepte votre décision de m’investir comme candidat de l’UFDG. Ensemble, nous rétablirons la souveraineté du peuple ».

Le désormais candidat de l’UFDG dit à la communauté internationale qu’il est cette fois-ci « hors de question que notre victoire soit confisquée. Il est temps que cette communauté internationale interpelle Alpha Condé, qu’elle lui rappelle les règles élémentaires de la démocratie. Si elle laisse cette mission dans nos mains, alors, Alpha Condé assumera les conséquences de son entêtement et de sa cleptomanie électorale. Nous lui donnons rendez-vous le 18 octobre. Nous lui montrerons que notre volonté d’alternance est non négociable. 2020 n’est pas 2010, encore moins 2015. Nous sommes prêts, qu’il se le tienne pour dit ». Cellou Dalein Diallo invite tous les partis politiques de l’opposition qu’ils prennent part au scrutin ou non, à former avec lui, une coalition pour l’alternance afin de battre Alpha Grimpeur.

Yacine Diallo