Ibrahima Daka Diallo et Cheik Ahmed Tidiane Diallo viennent de donner à lire Taarika Karamoko Alfa Mo Labé via les éditions Harmattan Guinée. Dans ce livre, les auteurs racontent l’histoire du fondateur de Labé, Mamadou Cellou Diallo, connu sous le nom Karamoko Alfa Mo Labé. Naquit vers 1692 en 1070 de l’hégire à Djoba, petit village situé dans la sous-préfecture de Diountou, préfecture de Lélouma, il a été l’un des piliers de l’islamisation et bâtisseur du Fouta. Bref, les auteurs parlent de la vie et des œuvres de ce grand érudit qui a marqué l’histoire du Fouta Djallon.
D’après Cheick Ahmed Tidiane Diallo, Karamökö Alfa était un patriarche, un Khalife, un Saint. De la race des bâtisseurs de nations, l’homme a cultivé l’unité, l’entente et la paix. Il a été le premier à lancer le djihad, la guerre sainte, contre l’idolâtrie dans notre pays. Il a contribué largement à unifier le Fouta. Il a contribué largement à la désignation de l’Almamy du Fouta. Labé faisait la moitié du Fouta, mais il a donné la primauté à la raison historique et sociale sur la raison individuelle en essayant de désigner un autre que lui. Or, tous étaient de grands érudits, il a donné la primauté à la raison économique et sociale».
Ibrahima Daka Diallo a tenu à rappeler que bien avant la colonisation, au Moyen Age africain, la contrée était un grand carrefour de civilisation, un bassin historique et culturel. «D’augustes figures moins connues et non moins méritantes ont contribué de façon remarquable à façonner ce que l’on peut appeler notre civilisation, notre identité, car la colonisation n’a été qu’une période d’éclipse. Karamoko Alfa Mo Labé fut de celles-là. Malgré le manque de documentation, nous nous sommes dit qu’il était important de tenter de faire la lumière sur un pan de notre passé XVIIeme, XVIIIème et XIX ème siècles, la vie dans cette contrée sous le prisme de ce personnage au destin exceptionnel, Mamadou Cellou Diallo, connu plus tard sous le nom de Karamoko Alfa Mo Labé . Nous présentons un examen minutieux de son arbre généalogique à travers l’itinéraire du Peulh, sa formation locale dans les foyers islamiques si réputés en Afrique de l’ouest.
La vie et l’œuvre de cet homme nous sont restituées par la magie du verbe des chroniqueurs traditionnalistes, gardiens jaloux de notre patrimoine, d’éminents historiens de la période coloniale et pré coloniale». Selon Ibrhima Dâka, après avoir puisé le savoir auprès des plus grands foyers islamiques de l’époque dans le Bhoundouwel, Karamoko Alfa avaient évalué en compagnie de son compagnon et ami, Alfa Amadou Kolladhè, l’ampleur de la tâche, élaborer une stratégie adaptée à l’islamisation du Fouta Djalon. Le vent de la révolution islamique en Afrique de l’ouest allait balayer le paganisme et l’idolâtrie. Cela relevait des grands efforts de persuasion de la lutte très opiniâtre de la part de Karamoko Alfa. «Karamoko Alfa ouvrit le premier les hostilités contre les populations rétives à l’islam, il leva une grande armée disciplinée, organisée et équipée. Par la force de la conviction en premier et le djihâd en cas de refus, il réussit en compagnie de ses frères et alliés, à islamiser toute la contrée».
Ibn Adama