L’ancienne femme de ménage guinéenne, qui a accusé l’ancien patron du FMI de viol dans une chambre d’hôtel à New York au printemps 2011, a accepté de faire toute la lumière sur l’affaire et sa nouvelle vie auprès de Paris Match.
Ce sont quelques minutes qui ont déclenché un immense scandale. Le 14 mai 2011, alors qu’il se trouve dans une luxueuse suite d’un Sofitel de New York, Dominique Strauss-Kahn, patron du puissant Fonds monétaire international (FMI), commet l’irréparable : le viol d’une femme de ménage. C’est en tout cas ce que la plaignante va dénoncer aux autorités. Celle-ci, d’origine guinéenne, répond au nom de Nafissatou Diallo. Elle porte plainte contre son agresseur présumé, déclenchant l’ouverture d’une enquête. La presse s’emballe aux quatre coins du monde. DSK, dont les rapports à la gente féminine ont souvent été montrés du doigt, est discrédité. Sa carrière politique, promise à une suite brillante, s’effondre. D’autres scandales le concernant refont surface. Il est d’office disqualifié pour la primaire socialiste qui doit avait lieu quelques mois plus tard, et il ne deviendra jamais président de la République, lui qui semble pourtant, à cette époque-là, posséder un carré d’As dans son jeu. Mais pour la victime, mère de famille, c’est également la descente aux enfers. Le procès s’ouvre en 2012. Il découlera sur une audience au civil décevante pour elle et ses avocats. Le juge finit par ne pas totalement reconnaître le rapport sexuel en apparence « non consenti » dans la fameuse chambre 2806, pointant les contradictions et possibles « mensonges » de Nafissatou Diallo au cours de plusieurs audiences et dépositions.
Qu’a-t-elle fait de cet argent ?
Surtout, toutes les poursuites sont abandonnées contre Strauss-Kahn, à la suite d’un accord scellé entre lui et l’ancienne femme de ménage. La Justice américaine, apte à concevoir ce procédé, classe l’affaire sans suite une fois la somme versée. Elle n’a jamais été révélée jusqu’à présent. Mais nos confrères de Paris Match, qui ont publié ce jeudi une longue interview de la discrète Nafissatou Diallo, l’affirment : elle aurait touché près d’un million de dollars. « Je ne peux ni confirmer ni infirmer », se contente toutefois de préciser l’intéressée. Elle nie par ailleurs avoir été contrainte au silence. « L’accord que j’ai passé ne m’empêchait pas d’écrire un livre », précise celle qui a en effet été l’auteur d’un ouvrage consacré à ce qu’elle appelle « l’accident » mais n’a pas eu l’écho espéré. Avec l’argent empoché suite au procès, Nafissatou Diallo a tenté de se reconstruire. Elle a fait l’acquisition d’un restaurant dans le Bronx, mais a fini par le céder suite à un incendie. Désormais, elle entend faire connaître sa vérité, se libérer de ses démons et gagner en tranquillité. Car en se retrouvant au coeur du scandale du Sofitel, elle dit n’avoir plus aucun répit et être harcelée par des inconnus. Lasse, elle aurait même un temps songé à se suicider.
Luca ANDREOLL
Télé-Loisirs