Alpha Grimpeur reste droit dans ses bottes. Après avoir officialisé sa candidature mercredi 2 septembre, il a enchaîné avec le dépôt, jeudi 3 septembre, de son dossier à la basse Cour constitutionnelle. Il était accompagné d’une horde de courtisans. Au FNDC, mouvement opposé à un troisième mandat du Grimpeur, plusieurs partis politiques ont nettement revu leur position de départ. Pour certains (le RGD de Me Kabélé-bélé, le PADES d’Ousmane Kabako), la décision est déjà tombée, ferme et irrévocable. Ils seront présents aux urnes le 18 octobre 2020. Pour le moment, l’UFDG de la Petite Cellule Dalein Diallo préfère entretenir le flou le plus artistique. D’un côté, il mène, tout comme le BL de Faya Millimono-stéréo, des « consultations » à la base ; de l’autre, il se rend à la Cour Constitutionnelle pour retirer, le dossier de candidature pour le scrutin du 18 octobre. Les langues fourchues de Cona-cris ont même réussi à répandre des bruits persistants selon lesquels l’UFDG a déjà fixé son budget de campagne à 27 petits milliards de francs glissants.

Mais, à l’Union des forces républicaines du Sid, la ligne est inébranlable. Pas question d’aller à la présidentielle dans les conditions actuelles. « Nous n’avons pas quelque de chose de particulier à dire. Nous nous battons pour une cause, il est temps que les Guinéens changent leur façon de fonctionner. On dit souvent qu’il n’y a pas d’état d’âme en politique, mais il doit y avoir de la morale. Sinon, ça ne peut pas marcher. Aujourd’hui il est impossible d’aller à cette élection dans les conditions actuelles. Nous avons une seule constitution valable aujourd’hui, c’est celle de 2010. Ils ont fait trois projets, il en a validé un qui n’est pas celui qui a été approuvé par la population. Ceux qui sont partis sont libres de partir. Peut-être qu’ils ont cru à la politique au lieu de la morale. A l’UFR, on se sacrifie pour une noble cause » déclare Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif du parti. Lansana Kou-raté du PEDN défend la même position. Quasiment dans les mêmes termes.

Par ailleurs, l’UFR estime que la candidature du Grimpeur n’empêchera pas les membres du FNDC, du moins ceux qui resteront, de se battre pour obtenir l’alternance : « L’histoire nous donne raison, nous avons été les premiers à mettre en évidence la volonté du Président de la République de changer la Constitution. Alpha n’aime personne, il utilise tous ceux qui sont autour de lui avec des billets de banque…J’ai comme l’impression qu’il a un deal avec une partie des forces de défense et de sécurité. C’est ‘’faites comme vous voulez, demandez moi ce que vous voulez, mais laissez-moi au pouvoir jusqu’à la fin de ma vie’’.

Les manifestations continueront, la Guinée ne connaitra pas de stabilité tant qu’Alpha Condé est là. Le FNDC continuera son combat même s’il reste deux personnes ». Les jours qui vont suivre risquent d’être décisifs.

Yacine Diallo