Depuis cinq mois maintenant, le Goubernement impose aux Guinéens des morsures sévères en raison de la crise sanitaire que traverse le bled, notamment la fermeture des lieux de culte. Dans un pays qui ne compte pas moins de 95 % de musulmans, ces mesures ne sont plus du goût du populo. Elles ne peuvent être qu’injustes et inappropriées, que vous priiez à l’église ou à la mosquée. Il faut bien le rappeler, ce populo observe tout avec la plus grande attention. Il en a ras-l’obole et le dit haut et fort à l’imam et au prêtre.
Au moment où le Coronavirus se propageait avec une grande ampleur, provoquant la psychose, même Toto pouvait comprendre et accepter le sens de ces mesures sanitaires. Mais tel ne semble plus être le cas aujourd’hui. Tout le monde voit à la télé ou lit sur les visages et sur les réseaux sociaux, les réactions négatives du citoyen lambda dès qu’apparaissent sur les lieux publics, partisans et sympathisants du pouvoir grimpeur en train de se trémousser au Palais du peuple. Au même moment, mosquées et églises restent fermées. C’est dans ce contexte que « le Mouvement Jeunes musulmans de Conakry », a organisé, le 28 août dernier, un sit-in devant les locaux de la Ligue islamique nationale pour réclamer la réouverture des lieux de culte. Les manifestants en colère scandaient « Allahou Akbar, Allahou Akbar, ouvrez nos lieux de culte ! » Sur leurs pancartes, on pouvait lire entre autres : « Le mouvement des jeunes musulmans de Conakry demande à l’autorité l’ouverture de toutes les mosquées et églises ». Et de rappeler le rôle des lieux de culte dans la lutte contre Ebola, et celui dans l’éducation morale des communautés pour le bien de la société. Plus d’un croyant estime que rien ne peut plus justifier la fermeture des mosquées et des églises à partir du moment où les meetings politiques sont autorisés.
C’est sur la même lancée que l’Imam de la grande mosquée de Boulbinet, El Hadj Alhassane Koumeny Camara, a précisé que « si les fidèles souhaitent qu’il soit devant eux pour la prière, il n’hésitera pas à ouvrir la mosquée », en estimant que les mesures sanitaires sont déjà foulées au pied au plus haut niveau. La sortie a suscité plus d’un commentaire. Pour beaucoup, les fidèles musulmans allaient continuer à prier dans les mosquées depuis le jour de la fête de la Tabaski dès que la mosquée leur a été ouverte pour la circonstance.
Bah Mamadou