Le meeting de fin de campagne du président guinéen sortant, Alpha Condé, a tourné court vendredi quand son micro est brusquement tombé en panne devant des milliers de partisans survoltés, ont constaté des journalistes de l’AFP. Plus de 5,4 millions de Guinéens sont appelés dimanche à choisir leur président parmi douze candidats, épilogue d’un an de divisions meurtrières autour d’un éventuel troisième mandat de M. Condé.

​ Vendredi à Conakry, Alpha Condé a rassemblé des milliers de sympathisants dans une ambiance fiévreuse au stade du 28-Septembre, chauffé à blanc par des « ambianceurs » et des musiciens, pour ce qui s’annonçait comme sa dernière grande réunion publique avant la fin de la campagne à minuit ​ M. Condé a défendu son action pendant dix ans à la tête du pays, en faveur de la croissance, l’industrie, le désendettement. Il s’est moqué de ses adversaires et du premier d’entre eux, Cellou Dalein Diallo, qui a contesté sa faculté physique et intellectuelle à diriger le pays à 82 ans. « Comme certains ne vivent que dans le mensonge, ils ont dit: « Il est malade», s’est-il gaussé, mimant la maladie et assurant avoir fait la démonstration de sa vitalité en enchaînant les meetings dans plusieurs villes de province chaque jour cette semaine.

​ Évoquant la période actuelle comme une quatrième « révolution industrielle », Alpha Condé proclamait que « l’heure est venue de s’occuper du social » quand les haut-parleurs se sont brutalement tus, laissant la foule enthousiaste en suspens. M. Condé et son entourage ont brièvement cherché une parade, avant qu’il ne renonce et se retire, provoquant la fin prématurée de la manifestation.

La campagne pour la présidentielle, à l’issue incertaine, se tient dans un climat de tension et d’inquiétude alimenté par la contestation de la candidature de M. Condé, élu en 2010 et réélu en 2015.

Avec AFP