Si le vote a été paisible le 18 octobre en Guinée, la suite du processus est émaillée de violences sanglantes qui ont fait au moins trente morts, selon l’opposition : une dizaine, estime le gouvernement. Une mission conjointe Cedeao-UA-ONU est arrivée dimanche pour tenter un apaisement, du moins hypothétique. La raison en est que cette dernière est contestée par une partie, le camp de Cellou Dalein Diallo.

Dans son agenda, la mission de médiation a prévu de rencontrer les autorités et l’opposant Cellou Dalein Diallo. Seulement, ce dernier n’est pas libre de ses mouvements. Depuis presqu’une semaine, son domicile de Dixinn, dans la banlieue de Conakry, est bouclée par les agents de sécurité qui ne permettent ni entrée ni sortie.

Dans ces conditions, comment et quand les médiateurs pourront-ils rencontrer l’opposant et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée qui revendique la victoire à l’issue de la présidentielle du 18 octobre ? « Le programme de départ a changé, j’ignore en conséquence l’heure de la rencontre. Mais, ça devrait être cet après-midi », répond une source au sein de la représentation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest en Guinée. Sans davantage de précision.

Côté UFDG, outre le fait qu’on doute de l’impartialité de l’équipe de médiation, la liberté de Cellou Dalein Diallo est un préalable à toute rencontre. « Si rencontre il y en aura, ce sera obligatoirement au quartier général du parti, à Hamdallaye. Il n’est pas question qu’on les reçoive au domicile du président », martèle un proche du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée.

En plus du domicile de Cellou Dalein Diallo, le siège et le QG du parti, respectivement situés aux quartiers Minière et Hamdallaye, sont également bouclés par la police. Il faut ainsi craindre l’échec de la médiation, à moins que les médiateurs réussissent à faire lever ces dispositifs sécuritaires et rendre à Cellou Dalein Diallo sa liberté de mouvement.

À la dernière minute, Cellou a accepté de recevoir la mission conjointe à son domicile de Dixinn, à 17 heures. Mais sans le Général Francis Béhanzin.

Diawo Labboyah