Ce 27 octobre, deuxième journée de la manif de protestation contre le troisième mandat à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution, les activités sont à l’arrêt à Cosa et ses environs. Si des familles sont restées cloîtrées chez elles pendant des jours, certaines ont commencé à pointer le nez dehors aujourd’hui, en dépit des tirs entendus dans la matinée.
« On ne peut pas rester indéfiniment à la maison. Il faut que l’on sorte pour trouver à manger, car nous, on peut supporter la faim, mais les enfants ne le peuvent pas. Ils pleurent », nous a expliqué Fatoumata Camara, vendeuse de condiments au marché de Cosa.
Justement, dans ce lieu de négoce, tout tourne normalement. Mais le long de la route Leprince, boutiques et magasins demeurent fermés. La circulation reprend petit à petit entre Bambéto, Cosa et Enco 5, ainsi que sur la transversale Tannerie-Cosa-Petit-Simbaya. Quelques taxis et des voitures personnelles roulent. On peut encore remarquer des passagers en bordure de route. Les taxis-moto sont aussi visibles. Les militaires sont présents, divisés en plusieurs groupes. Ils fouillent les véhicules et les sacs à dos des passants. Les policiers et les gendarmes sont postés au carrefour. Ils n’en finissent pas de patrouiller. Mais les citoyens commencent à vaquer… à leurs préoccupations.
« Nous sommes sortis aujourd’hui pour souffler un peu. Cela fait une semaine que nous nous sommes enfermés à la maison, la peur au ventre, sans provisions. Mais depuis le matin, c’est calme. Des coups de feu ont retenti une ou deux fois. Aucun heurt entre jeunes protestataires et agents de sécurité », explique El hadj Amadou Bah, du quartier Bantounka.
Yaya Doumbouya