L’auto-proclamation de sa victoire dès le premier tour par la Petite Cellule Dalein Diallo dans l’après-midi du 19 octobre n’a pas plu au pouvoir du Grimpeur. Depuis, le populo ne vit plus en paix dans de nombreux quartiers de la commune de Ratoma, notamment à la cité Soloprimo de Koloma. Les farces de l’ordre, les flics de la CMIS2 de Soloprimo-Koloma en particulier, y sèment la terreur à coup de gaz lacrymogène, de matraques et même de balles en toute impunité. Les flics, pour la plupart de nouvelles recrues, cassent tout sur leur passage: domiciles et teufs-teufs en proférant des menaces et des injures grossières comme à leur habitude. Ils contraignent les habitants à se terrer chez eux. Les jeunes se sont organisés pour ériger des barricades pour leur compliquer l’accès. Faute d’approvisionnement, certains aliments commencent déjà à manquer, notamment le pain, cette denrée très prisée. Après la prière de l’aube, les pères de famille se dirigent vers les points de vente de pain. Les nounous se rendent à leur tour au marché avec tous les risques pour acheter les condiments. Hier, aux environs de 19h, les flics ont distribué du gaz lacrymogène au quartier, même les fidèles qui se rendaient à la mosquée, n’ont pas été épargnés, ils ont également procédé à des arrestations à tout-va. Des passants aux manifestants.

Les manifs, un véritable business pour les FDS

A chaque manif, les flics de cette base procèdent à des arrestations arbitraires dans le coin. Pour sortir du gnouf, les malchanceux citoyens doivent casquer au-delà de leurs moyens. Mouctar Diallo gérant d’un kiosque à café, a été appréhendé vers 19h devant sa boîte. A son beau-père, on demande 2 millions de francs glissants. Lamarana Diallo, a été cueillie devant sa concession à Bambéto puis conduite à la base de la CMIS2 de Soloprimo. Sans son poupon de 9 mois. Pour la relâcher, les flics réclament 2 millions de francs glissants. Le grand frère d’une certaine Kadiatou Diallo ne sait pas à quel saint se vouer ; il faut verser la rançon de 2 millions de francs guinéens. Où trouver les sous ? Kadiatou Diallo, l’élève qui réside à Petit Simbaya, était de la masse des jeunes en liesse à Bambéto dans l’après-midi du 19 octobre. Plus les jours passent, plus la situation se dégrade. Les violences que les forces de désordre font exercer aujourd’hui sur le populo donnent raison à ceux qui prédisaient un lendemain malheureux après la sélection du 18 octobre, qui s’était pourtant déroulée dans le calme à Cona-cris et dans la plupart des villes de l’intérieur du bled.

Bah Mamadou