Conakry est encore sous le choc après à la sanglante journée d’hier. Au moins une dizaine de personnes abattues par balles dont au moins deux enfants. Même si le goubernement ne parle que de quatre victimes. Ce jeudi 22 octobre, les affrontements se poursuivent dans la plupart des quartiers chauds de la route Leprince. À Wanindara, les course-poursuites entre jeunes et forces de l’ordre ont débuté avant 7 h. Les manifestants ont tenté d’ériger des barricades au Carrefour-marché et sur la T5. Les agents de police, de la gendarmerie et de la BAC, en surnombre, ont réussi à les en empêcher. Jets de pierres contre coups de feu nourris toute la matinée. Les manifestants ont finalement réussi à ériger des barricades et à brûler des pneus à Château, non loin du Carrefour-Marché.
À la T5, les forces de l’ordre ont été obligées d’abandonner le rond-point. Les jeunes y ont régné en maîtres absolus pendant un bon bout de temps. Ils se sont mis à racketter les rares usagers de la route. 30 000 francs guinéens pour les propriétaires d’engins, 20 000 pour les piétons à ce poste de péage informel. Ceux qui opposent de la résistance sont dépouillés. Cette atmosphère a prévalu pendant des heures, avant que des policiers, appuyés par des loubards, ne débarquent de nouveau. C’est le sauve-qui-peut.
Sous le regard indifférent des policiers, ces jeunes se livrent à des pillages dans la zone, notamment au Carrefour-marché et à Château. Plusieurs boutiques et magasins sont vidés de leur contenus. La police intervient dès que les habitants du quartier tentent d’empêcher les pillages. Ces actes de vandalisme ont continué jusque dans les ruelles. Forts du soutien des agents des farces de l’ordre, ces casseurs ont tenté de semer la terreur à Wanindara et à Kobayah. Ils ont été stoppés net par l’autre camp mobilisé en nombre. Mais un affrontement entre bandes rivales n’est pas encore à écarter.
Tôt le matin des rumeurs selon lesquelles des personnes ont été tuées par balles à Wanindara, ont circulé sur les réseaux sociaux. Après vérification, aucune source hospitalière sur place n’a confirmé l’information. Plutôt plusieurs blessés, au moins trois par balles. Ils reçoivent actuellement des soins dans deux cliniques de la place.
Yacine Diallo