Ce lundi 23 novembre, nos coronables députés étaient en plénière à l’Assemblée Nationale, pour débattre et adopter la loi sur les conventions relatives aux infrastructures portuaires et ferroviaires pour l’évacuation du minerai de fer des Bloc 1 et 2 de Simandou. Amadou Damaro Camara président de l’Assemblée Nationale, a semblé user de toute son autorité pour restreindre la liberté de parole en plénière. A peine installés, Amadou Damaro Camara a demandé à ses pairs de ne pas revenir sur les questions déjà posées au ministre en inter-commission. « Ce n’est pas pour interdire le débat, mais il y a eu un débat contradictoire et houleux en inter-commission. Tant pis pour les députés qui n’étaient pas présents. Je suis chargé de la police des débats, donc je veillerai à ce que le temps de parole soit respecté ».

Est-ce que la mise en garde a découragé beaucoup de dépités à demander la parole ? En tout cas, seulement 13 coronables ont demandé la parole. Certainement les plus audacieux. Abdoulaye Kourouma, dépité, a dénoncé cette mise en garde du président de l’Assemblée empêchant le débat. Damaro de répondre que la loi lui donne les prérogatives d’assurer la police des débats. Mamadou Badiko Bah a également fustigé l’attitude du prési de l’Assemblée qui a coupé un député qui avait la parole. « Je regrette amèrement que vous ayez eu à couper la parole à mon collègue, l’honorable Abdoulaye Sanoh, qui a toujours été constructif dans ses interventions». Du tac au tac, le Damarond répond : « Je vous interdis de me faire des reproches. J’ai dit que pour une fois, vous alliez être sage, mais en fin de compte vous ne l’avez pas été»

Sur les conventions minières, comme de coutume, le projet a débarqué de Sékoutoureyah en urgence, et il faut vite adopter la loi. Tant pis si les coronables députés n’y comprennent rien. Mohamed Lamine Kaba, député, a dit ne comprendre qu’on ne leur laisse pas le temps de comprendre ce qui se passe. « On nous envoie le document à 8h et à 11h, on nous dit que nous devons aller en inter-commission. Ce qui fait que nous ne sommes pas réellement imprégnés du dossier. Nous ne voulons pas que le projet ait le même sort que les autres, comme Rio Tinto ».  Oyé Beavogui a également abondé dans le même sens. « C’est seulement sur la base du discours du ministre que nous avons posé des questions. Personne n’a pu lire le document ». Amadou Damaro Camara, sec, réplique. « C’est la loi qui dit que le Président de la République a droit de saisir l’Assemblée Nationale en procédure d’urgence. Nous sommes obligés de faire le travail, parce qu’aucun fonctionnaire de l’administration n’est payé 500 000 GNF par jour. C’est seulement les députés qui ont droit à ça. Donc si nous sommes saisis, nous devons travailler, c’est une obligation. C’est pourquoi il (Alpha Grimpeur) nous paye ». 

De nombreux députés ont soulevé des inquiétudes du fait que c’est le consortium SMB (Société Minière de Boké) qui est l’adjudicatrice du projet Simandou. A cause de l’expérience de Boké, où l’environnement a été complètement détruit selon eux. « Aujourd’hui, il n’y a pas de plaine à Boké pour cultiver ». Pas sûr que ça pèse grand chose.

Ibn Adama