Sanou Kerfalla Cissé a été honoré d’une attestation de reconnaissance par les membres de l’URTELGUI, Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée ce samedi 21 novembre à Conakry pour services rendus à la presse audiovisuelle. En attendant l’élection de son remplaçant, Aboubacar Camara, secrétaire général de l’organisation assure l’intérim.
Il est revenu au Directeur du site Guineematin et ami du récipiendaire de retracer la carrière de Sanou avant la remise du certificat. Dès qu’il l’a reçu, il l’a remis à son « Maître» Diallo Souleymane, le Fondateur du Groupe Lynx qui lui a demandé de la garder, elle lui revient tout naturellement. « Sanou a cru à la liberté, il a vécu dans liberté, il m’a trouvé au Lynx dans la liberté, il a exercé dans la liberté. Aujourd’hui c’est le couronnement ».
Sanou Cissé a encore remercié ses pairs, notamment son formateur Souleymane Diallo, qui a cru en lui en décembre 1993 et Yacine Diallo, président de la HAC qui lui a remis sa première carte de presse professionnelle en janvier 1997 : « Je lui avais dit ce jour : dans 6 mois ou un an, je vais pouvoir interviewer le Général Lansana Conté. Il m’a dit que cela ne fait aucun doute, il reconnaît en moi que suis persévérant. Et le 17 février 1997, le jour de l’exposition Vallée du Niger au Musée de Sandervalia, j’ai interviewé Général Lansana Conté et il était présent ». Cissé Kerfalla Sanou a été désigné par ses pairs président d’honneur de l’Urtelgui, poste qu’il a accepté. Aux jeunes journalistes, Sanou Cissé conseille patience, humilité et persévérance.
Le ministre de la Communication, Amara Somparé, a affirmé que Sanou est un frère à lui : « Il a un bilan élogieux, c’est un amoureux de la presse, il a montré de l’engouement, lui souhaite bon vent pour ses prochaines responsabilités ».
A la tête de l’Urtelgui, Sanou a réussi à fédérer les membres, en faire une union sacrée alors que ce n’était pas facile de rassembler des concurrents, puis a octroyé un siège à l’Urtelgui, siège que les autres associations de presse utilisent aussi à certaines occasions ; traiter sur un pied d’égalité tous les membres; d’avoir défendu la liberté de la presse en participant à beaucoup de marches de protestation. Mais son impact le plus reluisant est d’avoir réussi à obtenir l’allégement du fardeau des radios et télés déjà dans la galère, dans le paiement des redevances : « Il a réussi à réduire les redevances des télés privées commerciales et communautaires de 50 millions à 15 millions. Les radios commerciales de 20 millions à 7,5 millions, les radios communautaires de 10 millions à 5 millions. Puis d’avoir obtenu l’annulation des redevances de l’exercice 2020 tout simplement ».
Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC a aussi salué le courage de Sanou qui a réussi à fédérer les membres de l’Urtelgui. Puis de louer sa compétence : « Quand il m’a succédé, je lui ai dit que je n’étais pas inquiet, il m’avait beaucoup aidé dans mes tâches alors qu’il n’exerçait aucune fonction au sein de l’association ». Yacine Diallo a rappelé que la mission de la HAC est d’assainir la presse, pour que seuls les journalistes soient autorisés à exercer. « Notre métier est infiltré, infesté. La HAC a commencé à délivrer les cartes de presse professionnelle. Le ministre s’associe à toutes nos activités, lui et moi avons des tâches à mener ensemble. Désormais c’est le ministère qui délivre les agréments ; la HAC, les licences, la loi a été modifiée. Aujourd’hui, le ministre a recommencé à donner des agréments, je l’encourage. Aux postulants, je demande de remplir toutes les conditions, sinon, il peut étudier les dossiers et quand il arrivera chez moi, je ne vais pas donner un avis favorable. Le contraire serait de faire une concurrence déloyale aux radios et télés existantes ».
Et pour le poste de président de l’Urtelgui, c’est Kalil Oularé, le vice-président, qui devait l’occuper. Celui-ci a décliné, ne pouvant pas gérer cumulativement son Djoma Médias et Urtelgui à plein temps. Il a laissé la main à Aboubacar Camara, jusque-là secrétaire général de l’Urtelgui. Alors, Yacine Diallo a salué « l’esprit de partage de Kalil Oularé, parce qu’en Afrique, on ne renonce pas au pouvoir, quel que soit le nombre de postes ». Éclat de rire et grondement dans la salle. « Quel courage ! »
Le président intérimaire, Aboubacar Camara a promis de remplir sa mission, il dit avoir mesuré l’ampleur de la tâche. Et demande le soutien des doyens.
Oumar Tély