Un opposant guinéen de plus s’est présenté vendredi à la police à Conakry, rejoignant quatre autres toujours retenus après avoir été interrogés sur les violences autour de la récente présidentielle, a indiqué un de leurs avocats, Salifou Béavogui. Cellou Baldé, ancien député, s’est à son tour rendu de lui-même à la direction de la police judiciaire, où se trouvent déjà Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah et Etienne Soropogui depuis jeudi, et Ibrahima Chérif Bah depuis mercredi, a-t-il ajouté. Cellou Baldé, Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo et Abdoulaye Bah sont des responsables de l’Union des forces démocratiques, le parti dirigé par le principal challenger d’Alpha Condé à la présidentielle, Cellou Dalein Diallo. Etienne Soropogui est également une figure d’opposition.

  Les cinq hommes figurent parmi les six opposants déclarés comme « activement » recherchés selon le parquet à la suite des violences électorales, et plus précisément pour avoir « proféré des menaces de nature à troubler la sécurité et l’ordre publics ». L’opposition dénonce une opération visant à la museler et à faire oublier le « coup d’Etat électoral » auquel se serait livré le président Alpha Condé. La candidature d’Alpha Condé, 82 ans, à un troisième mandat, a provoqué des mois de manifestations durement réprimées et de violences qui ont fait des dizaines de morts civils depuis octobre 2019 et dans les jours suivant l’élection.

  La Cour constitutionnelle a définitivement proclamé samedi 24 octobre M. Condé vainqueur dès le premier tour, avec 59,5% des suffrages, contre 33,5% pour Cellou Dalein. Ce dernier assure que c’est lui qui a gagné et que les résultats sont truqués. La justice et la police guinéennes ont lancé une série d’arrestations et d’auditions de dizaines de personnes pour une multitude de faits présumés, en relation avec les violences électorales. Les Etats-Unis, la France et l’Union européenne ont émis des doutes sur la crédibilité du résultat de la présidentielle. La communauté des Etats ouest-africains, ainsi que la Chine, active en Guinée, ont félicité M. Condé.

Avec AFP