Le 3e mandat dans la poche du Grimpeur, place à la chasse aux sorcières annoncée il y a quelques jours par le PM, le Cas-sorry Fofana. Depuis mardi 9 octobre, les choses sont en train de s’enchainer pour certains opposants à la perpétuation du Chef de l’Etat dans la tanière de Sékhoutouréya. Ce 9 octobre comme par hasard, le pro-crieur de la république près le tribunal de première instance de Dixinn annonçait que des responsables de l’UFDG et du FNDC étaient activement recherchés. Sidy Souleymane N’Diaye accuse Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Abdoulaye et Ibrahima Chérif Bah de l’UFDG, Etienne Soropogui du mouvement Nos valeurs communes et Sékou Koundouno du FNDC de troubles et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Hier mercredi, Chérif Bah a été interpellé chez lui à Lambanyi, des agents de la BRB, de la BRI et de la BAC ont investi le domicile de Sékou Koundouno sans réussir à l’arrêter. Des agissements du pouvoir qui ont poussé les autres concernés à se rendre, ce jeudi 12 novembre, à la Direction centrale de la police judiciaire pour répondre à des convocations qui leur ont finalement été adressées tard la nuit. Mais Ousmane Gaoual, lui, a déjà une petite idée de ce qui pourrait les attendre : «Nous savons que l’objectif n’est pas de faire de la justice. C’est de nous priver de notre liberté, nous incarcérer et probablement torturer les gens. Mais nous sommes prêts pour ça. Personne parmi nous ne quittera ce pays. Nous ne sommes pas une organisation criminelle, nous sommes un parti politique qui a gagné les élections et qui va revendiquer cette victoire quel que soit ce qu’on veut nous faire».

Cette démarche de l’Alphagouvernance, l’Organsation guinéenne pour la défense des droits de l’homme ne la partage pas : «Nous nous interrogeons sur la façon de faire parce que dans un Etat de droit, il y a des procédures pour interpeller un citoyen. Mais le fait d’aller chez quelqu’un, brutaliser sa famille pour l’amener de force sans l’avoir préalablement convoqué, cela nous inquiète. Le fait aussi que ces gens soient ciblés, ils sont soit de l’UFDG soit du FNDC, tout cela ressemble à du harcèlement», déclare El Hadj Malal Diallo, prési de l’organisation. Il demande à l’Etat de faire arrêter ces persécutions : «En tant qu’organisation non gouvernementale puisque nous n’avons pas de moyens, notre interlocuteur c’est l’Etat. Nous en appelons à l’Etat pour que de telles choses cessent. Nous allons avertir l’opinion nationale et internationale pour qu’elle sache comment se comporte la justice guinéenne. On aurait bien aimé voir la justice guinéenne nous montrer ce qu’elle fait des crimes qui se produisent actuellement».

Outre ces responsables de l’UFDG et du FDNC, des centaines de Guinéens croupissent actuellement en prison en raison de leur opposition au 3e mandat du Grimpeur. D’autres, arrêtés lors des violences post-électorales, ont déjà vu leur procès démarrer dans les différents tribunaux de Cona-crime. D’autres encore ont été cueillis en pleine nuit chez eux pour être conduits dans divers commissariats pour être rançonnés. Ce ne sont ni des exemples ni des noms qui manquent.

Yacine Diallo