Le congrès du Bloc libéral organisé au mois d’octobre dernier s’était terminé dans une confusion totale, obligeant le président du parti, Dr. Faya Millimouno, à annuler les opérations. Depuis, la vie n’est pas un long fleuve tranquille au sein de cette formation politique. Deux groupes, l’un, entièrement derrière le président du parti, l’autre porté par des membres du bureau exécutif et d’autres militants, se tiraillent autour de l’organisation d’un nouveau congrès, en principe programmé par le Président du parti et ses soutiens en janvier 2021. Le groupe qui accuse Dr. Faya d’avoir empêché la finalisation du processus de renouvellement des instances du parti, s’est fendu d’une déclaration ce 30 novembre pour dénoncer des dysfonctionnements qui, à leurs yeux, entravent le fonctionnement interne du Bloc Libéral. Ils accusent Dr. Faya Millimouno d’ériger l’ethno-stratégie en technique de gestion, « en système de gouvernance. Il y a une volonté d’exclusion d’une certaine catégorie de personnes au profit d’autres. Des prises de décisions téléguidés, l’impunité accordée aux proches du président du parti», déclame Thierno Boubacar Bah, président du conseil national des jeunes du BL.
Les contestataires relèvent également une opacité dans la gestion des fonds destinés aux activités du parti. « Il y a eu un détournement avéré des fonds alloués à l’organisation du récent congrès. Des secrétaires fédéraux de l’intérieur ont affirmé qu’ils n’ont pas reçu l’argent qu’ils devaient utiliser pour acheter la connexion et pouvoir participer au vote en ligne. Nous avons évoqué le cas en réunion du bureau, ils n’ont jamais voulu qu’on en parle ». Pour ce qui est de la reprise du congrès du Bloc libéral prévu normalement en janvier 2021, Thierno Boubacar Bah et ses collègues accusent Faya Millimouno et son ‘’clan’’ d’être les responsables de tout ce qui aurait été à la base de l’annulation du congrès d’octobre : « Le président tient à la reprise du congrès parce qu’il a échoué à faire imposer ses hommes à des postes de responsabilités identifiés qui ont été battus dans les urnes lors du congrès qui s’est déroulé de manière crédible et transparente ».
Ils soupçonnent donc le président du BL de préparer un holdup pour pouvoir se maintenir et maintenir ses proches. Ils brandissent comme preuves «la reconduction d’un membre de la précédente commission qui a été a été à l’origine du sabotage du vote en ligne et l’exclusion de deux autres comme s’ils sont les coupables, l’implication active de certains responsables du parti n’appartenant pas à la commission électorale aux travaux de la commission en vue de préparer une autre fraude, l’établissement d’une liste fictive de congressistes, la création des adresses e-mail fictives pour des soi-disant congressistes…» Excusez du peu !
Yacine Diallo