Ayant combattu pendant quarante ans pour une véritable démocratie en Guinée, son avènement au pouvoir en 2010 avait suscité plein d’espoir chez les Guinéens, malgré son élection contestée. Au premier rang de ces espoirs, figure celui de Doussou Condé, à l’époque militante engagée du Rpg. «C’est vrai que nous souffrons aujourd’hui, que nous sommes humiliés parce que le Président Alpha Condé a trahi les Guinéens. C’était notre espoir. Moi, personnellement, j’ai consacré 22 ans de combat à cet homme par conviction. Je croyais en lui. Pour moi, c’était un messie. Hélas ! Aujourd’hui, il impose une dictature farouche que même le Président Lansana Conté n’a pas imposée. C’est une honte ! Nous devrons nous battre ! Le combat doit continuer, nous devons résister parce que nous vaincrons.», insiste Mme Sanoh.
Selon elle, l’arrestation et la détention préventive de Chérif Bah, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui, Ousmane Gaoual Diallo, accusés entre autres d’acquisitions, de détention d’armes de guerres, ne vise qu’à affaiblir l’UFDG, l’Union des forces démocratiques de Guinée. A ce stade, explique-t-elle, Cellou Dalein Diallo et Cie devraient intensifier leurs efforts afin de libérer collègues et alliés au lieu de persister sur sa «victoire» au scrutin du 18 octobre dernier. «Il y a trop d’injustice dans ce pays. J’ai l’impression que ce régime-là a créé deux catégories de Guinéens : les uns font tout ce qu’ils veulent avec le pouvoir pendant que les autres sont humiliés, emprisonnés », conclut-t-elle.
Yaya Doumbouya