A ka fo, a ka kè ! [Il l’a dit, il l’a fait]. Donald Trump a mis sa menace à exécution. Le Président sortant s’est déclaré vainqueur du scrutin présidentiel américain avant même la fin du décompte des voix, annonçant vouloir saisir la Cour suprême pour faire cesser le dépouillement des votes. Pendant la campagne électorale, il avait averti, à longueur de meeting que les démocrates chercheraient à « voler » son élection », dans un scrutin présidentiel « truqué ».
Une situation qui n’est pas sans rappeler le processus électoral guinéen, dans lequel le candidat républicain revendique sa victoire au terme d’un scrutin « entaché de fraudes » et conteste déjà les résultats officiels au niveau de l’instance juridique suprême. Autres similitudes, les deux pays font face à des crises sanitaires et sociales, et sont au bord de la crise sécuritaire du fait du chaos provoqué par les acteurs politiques avec la polarisation des opinions et une montée de l’extrémisme dans les deux bords.
Sauf qu’au contraire de la Petite Cellule Dalein, Donald Trump n’a pas encore apporté la preuve de la « fraude majeure » qui tente de lui voler sa victoire. Des millions de bulletins, issus du vote par correspondance, restent à comptabiliser et rien n’est encore joué. Le dépouillement devrait se poursuivre vraisemblablement plusieurs jours.
Reste qu’au terme de campagnes électorales atypiques, la paix sociale dans ces deux pays dépendra de la maturité des différents candidats, de leur volonté de laisser la volonté des urnes s’exprimer dans contrainte. Une gageure, vu la personnalité de certains protagonistes.
Mohamed Diallo