L’Union des forces démocratiques de Guinée et ses alliés de l’ANAD appelaient les Guinéens à descendre dans les rues le mercredi 25 novembre. Pour exiger la libération des militants et responsables de ses deux entités, détenus depuis des semaines, mais surtout réclamer la reconnaissance de ‘’ la victoire ‘’ de leur candidat à la présidentielle du 18 octobre, Cellou Dalein Diallo. Mais cet appel à manifester a été ignoré dans la plupart des grandes villes du pays. Exception faite peut-être aux villes de Labé, Mamou et d’une partie de Conakry où les tentatives de rassemblement ont été enregistrées. Même dans ces villes, l’appel à manifester a pratiquement tourné en ville morte. La circulation est certes restée fluide, les commerces fermés, mais les citoyens ont vaqué tranquillement à leurs occupations. Aucun grand rassemblement n’a été enregistré. Cette journée relativement calme a fait marrer les partisans du pouvoir. Mais pour Fodé Oussou Fofana, un des vices-présidents de l’UFDG, la manifestation n’a pas totalement échoué. Il met en avant l’interdiction par le gouvernement des rassemblements sur les voies publiques : « Ça dépend de comment on apprécie cette manifestation. Il est souhaitable que les gens mettent la balle à terre. Quand il y a une manifestation qui n’est pas autorisée, c’est difficile de mettre les gens dans la rue. Mais les citoyens guinéens se sont exprimés. Il y en a qui ne sont pas allés au travail, les boutiques ont été fermées… nous n’avons pas encore fini de tirer les leçons de cette journée, quand nous allons nous retrouver avec nos alliés de l’ANAD, nous donnerons la suite ».

Mais le bras de fer entre le pouvoir et l’opposition est loin de connaitre son épilogue. Le Président Alpha Condé et son clan pensent déjà à son investiture fin décembre pour un nouveau mandat de six ans tandis que Cellou Dalein Diallo reste droit dans ses bottes. Il se considère toujours comme celui qui a véritablement gagné la présidentielle d’octobre. Fodé Oussou Fofana estime que c’est à l’Etat guinéen de trouver les moyens de sortir le pays de la crise : « Il est souhaitable que le pays se calme, que l’on sorte de cette situation, mais ce n’est pas à l’opposition de faire des propositions de sortie de crise. Nous sommes dans un pays, on est gouverné par un Etat, il est de la responsabilité de cet Etat de savoir comment nous sortir de cette situation parce qu’elle n’arrange personne. Je sais qu’il y a des pyromanes, des gens qui souhaitent que le pays soit dans cette situation. Il est de la responsabilité du gouvernement de savoir ce qu’on va faire. Nous sommes allés à ces élections de bonne foi, nous avons nos résultats, nous attendons ».

Yacine Diallo