Revenons un peu sur cette fameuse marche que l’UFDG et l’ANAD avaient projeté d’organiser le 25 novembre. Dès le lendemain, les ténors du Système Alpha n’ont pas failli à leur sempiternel devoir de crier sur tous les toits à l’échec. Sans réaliser que celui-ci est avant tout le leur. Avant celui d’Alpha Grimpeur, sa gouvernance, sa mouvance, sa carrière, les valeurs qu’il a prônées sa vie durant, ensuite celui des organisateurs du camp d’en face.
En somme, le 25 novembre, les Guinéens ont procédé à un test grandeur-nature de leur démocratie. Il s’est soldé par un fiasco des plus lamentables. Paradoxe, le RPG a bombé le torse pour l’amplifier sans rien y comprendre, un peu à l’image de M. Jourdain. Une fois n’est pas coutume, l’opposition avait fourni une espèce de TDR pour mieux apprécier le résultat final. Ce TDR, le voici. Vous en excuserez la longueur relative :
« Nous avons demandé une trêve pour que le peuple de Guinée puisse comprendre que nous sommes d’abord pacifiques. Mais nous réclamerons par tous les moyens légaux notre victoire dans les urnes. Nous avons donc appelé les populations à confirmer ce qu’elles ont fait le 18 octobre. C’est-à-dire si elles ont bien voté pour El Hadj Cellou le 18 octobre, nous demandons qu’elles expriment à la face du monde que Cellou Dalein est le Président élu. C’est le but de notre manifestation » déclare Kéamou Bogola Haba, membre de l’ANAD. Il indique que la marche du 25 novembre vise également à mettre la pression sur l’Alphagouvernance pour obtenir la libération des responsables et militants interpellées avant, pendant et après les manifestations… « Nous voulons aussi démontrer que ce qu’ils font à nos prisonniers, notamment dans des lieux non conventionnels, non connus, n’est pas normal. Nous demandons leur libération.» « Nous voulons aussi démontrer que ce qu’ils font à nos prisonniers, notamment dans des lieux non conventionnels, non connus, n’est pas normal. Nous demandons leur libération.»
Malheureusement, Alpha Grimpeur n’a rien compris. Il s’est planté, pensant au bras de fer habituel entre pouvoir et opposition alors qu’il s’agissait d’un défi. Le plus grand, le plus raffiné que Cellou Dalein lui a lancé ces dernières années, confirmer ou infirmer la sincérité du scrutin du 18 octobre 2020 que chacun prétend avoir gagné. Que nenni ! Fort de ses forces armées très peu républicaines, Alpha Condé « interdit » la marche. Caporalise la rue qui ne lui appartient pas. Fausse les données et renforce la conviction qu’il a roulé les électeurs dans la farine. Foulant aux pieds toutes les valeurs qui ont guidé son combat d’opposant historique. Puisqu’il n’a pas fait de la rue ce qu’elle doit être, puisqu’il n’a pas permis au peuple de Guinée d’exposer le menteur du 18 octobre au grand jour, il a pris la lourde responsabilité d’intensifier les soupçons autour de sa gouvernance électorale. Il a choisi de déculotter davantage une CENI déjà sérieusement malmenée. Il a considérablement dévalué la Cour Constitutionnelle qui nous a donné un président de la république à la fois illégal et légitime. Ce n’est pas heureux.
Diallo Souleymane