La justice guinée-haine et ses auxiliaires sont pleins de mystères. Au poing de maintenir le non professionnel le plus cartésien dans des interrogations permanentes. Nul besoin de recourir à des illustrations quitte à échapper au flot d’exemples qui risquent de vous inonder, ceci de quelque côté que vous tourniez. Dans l’espace et dans le temps. Ne poussez surtout pas vos interrogations pour traquer certaines victimes ! Le hic est qu’au 21è siècle, Internet et Facebook semblent impuissants devant la mystification, devenue somme toute naïve de notre système judiciaire.
Dadis a dû perdre le reste de son lapin quand, inculpé dans l’affaire du 28 septembre, il a été galamment interdit de voyage en Guinée. Même pour venir s’expliquer. Actuellement, la justice ne démord pas. Avec une mine aussi serrée que déterminée, le pro-crieur de Dexinn, Souleymane N’Diaye a crié sur tous les toits qu’il recherchait activement la tête de l’UFDG, sans avoir émis le moindre mandat d’arrêt. Personne n’y a compris grand-chose. Le boucan de la police ne détermine pas la gravité du crime. L’OGDH ne s’interroge plus. Elle proteste : « On prend plusieurs pick-up, on va chez Chérif Bah, sans l’avoir préalablement convoqué. Ce n’est pas comme ça que dans un Etat de droit, on arrête un citoyen. » Un professionnel du droit ajoute, la mort dans l’âme : «Tout porte à croire qu’on est en train de chercher des poux sur des crânes rasés.» La femme de l’un de ceux qui sont « activement recherchés donne le coup de grâce : « Ils ont inondé tout le quartier avec des pick-up pour prétendument rechercher mon mari.»
Pour peu que l’on évalue correctement la finesse de certains de nos pro-crieurs, l’on ne peut pas ne pas se demander si l’on voulait réellement mettre la main sur les hommes politiques qui encombrent actuellement certains de nos commissariats. Peut-être vient-on de rater savamment une opération de…bon débarras. Qui vous dit que tout ce tintamarre tragi-comique de personnes « activement » recherchées ne visait pas à effrayer des politicards aptes à franchir prestement nos frontières en quête d’un ciel un peu plus clément, voire un asile politique quasiment à l’œil ? A la veille de la pestilentielle de 1998, des souricières un peu moins vaseuses avaient fait long feu. Il serait surprenant qu’elles réussissent en 2020. Tout le monde se rappelle le triple traquenard tendu à Mamadou Banqueroute, Sira de Novembre et Alpha Grimpeur pour les attirer vers la sortie « interdite » du territoire national. A un « ami» qui lui apprenait qu’il était en résidence surveillée, Siradiou Diallo a répondu que cela lui permettrait de dormir mieux. En même temps, la fille de Bah Mamadou « était bloquée à l’aéroport International de Conakry-Gbessia. « Il faudrait y aller pour lui donner un coup de main. » Ce que Banque Route a refusé, « pour une simple question de principe : si elle ne peut pas rentrer chez elle, qu’elle rebrousse chemin ! » Pendant ce temps, le télex qui « avait fuité» d’un bureau du ministère de l’Admiration du Trottoir faisait état de l’arrestation imminente d’un certain Alpha Condé. Le bluff des bluffs ! Conté connaissait quasiment toutes les taupes de son Administration.
Diallo Souleymane