L’ANAD, alliance politique qui a accompagné le président de l’UFDG à la sélection pestilentielle du 18 octobre, a appelé les Guinéens à reprendre les manifestations de rue ce mardi 3 novembre sur toute l’étendue du territoire national. Le candidat de l’UFDG affirme avoir gagné le scrutin, l’ANAD exige donc la reconnaissance de la victoire de Cellou Dalein Diallo. Malgré le recours déposé à la Cour Constitutionnelle, cette alliance compte maintenir la pression dans la rue. Mais ce mardi, plusieurs quartiers de l’Axe Hamdallaye-Kagbélin, d’habitude en ébullition les jours de manifestations, ne connaissent pas de violences, du moins jusqu’en début d’après-midi. La route Leprince est plutôt dans une atmosphère de ville morte. Les activités sont fortement impactées. Sur le tronçon Wanindara-Enco5, les rues sont désertes. Boutiques, magasins, station-service et  pharmacies restent fermées. Par peur de voir leurs boutiques ou magasins vandalisés, certains commerçants ont pris les devants dès la veille, en les vidant dans la soirée. Un autre qui n’a pu le faire, monte la garde devant sa boutique : ” Nous n’ouvrons pas parce que les conditions ne nous le permettent pas. Nos amis ont pu sortir leurs marchandises la nuit. Comme nous n’avons pas pu le faire, nous venons surveiller nos marchandises ” explique Boubacar Diallo.

Habituellement,  entre la Transversale  n°5 et le Carrefour-Marché, les jets de pierres se succédaient aux gaz lacrymogènes et autres coups de feu. Aujourd’hui, c’est le contraire. Aucune trace de manifestants. Les jeunes sont regroupés dans les quartiers. Il faut aussi noter l’allègement du dispositif sécuritaire dans cette zone. Quelques picks-up de la gendarmerie et de l’armée à la T5, un véhicule de la police, quelques agents et plusieurs élèves policiers au Carrefour-Marché. La circulation, elle, reste très fluide. Quasiment aucun véhicule.

Sur la Transversale n°5 qui mène vers Kobayah et la Corniche Nord, des jeunes ont réussi à bloquer la circulation, en barricadant la route pendant une vingtaine de minutes. Ils ont été dispersés par des agents de la gendarmerie à coups de gaz lacrymogènes. Ils ont été pourchassés jusque dans le quartier.

Yacine Diallo