Ce 3 décembre, l’appel à la ville morte lancé par l’ANAD (l’alliance nationale pour l’alternance et la démocratie) et l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), est peu suivi en banlieue de Cona-cris. Alors que ces leaders politiques, déterminés à en découdre avec le régime du Prési Alpha Grimpeur, comptaient sur cette manifestation pour accentuer la pression sur ce dernier afin d’obtenir la libération de leurs collègues embastillés.
A Cosa, la ville morte est presque ignorée par les citoyens, qui vaquent librement à leurs occupations. Les écoles, les pharmacies, les ateliers de tout genre ont ouvert. Les deux marchés du coin bien fréquentés. Boutiques et magasins généralement fermés pendant les manifs politiques et sociales, ont également ouvert. Les marchands ambulants circulent et les étalagistes interpellent les passants, tout comme les rabatteurs aux arrêts des taxis. La circulation est dense et les stations-services ouvertes. Un dispositif de sécurité très réduit, composé de flics, de bidasses et pandores, prennent leur mal en patience dans le coin. «Je pense que les gens sont fatigués des manifestations. Vous voyez, chacun se rend au travail. Sinon, à Cosa, les gens ont toujours répondu aux appels à manifester de l’opposition», a indiqué Amadou Fall, coiffeur à Cosa, dont le salon est empli de clients. Dans les coins réputés chauds de la zone (Bantounka 1 et Bantounka 2), aucun incident n’a été signalé. Les agents du PA (Point d’appui), situé vers les rails de Friguia, sont aux aguets. Ils ont barré l’entrée du PA et sont restés armés en face de la route qui mène au quartier Petit-Simbaya.
Au rond-point Bambéto, la situation est similaire. Sauf que là, plusieurs boutiques et magasins en bordure de route sont restés fermés, alors que la circulation n’a connu aucune perturbation. Les forces de l’ordre sont en effectif réduit, note-t-on.
Yaya Doumbouya