Macenta tente de se relever après 48 heures d’affrontements intercommunautaires qui ont fait au moins 11 morts, une trentaine de blessés et de nombreux autres dégâts. Ces violences ont éclaté entre Tomas et Tomamanians à cause d’une maison que le tout puissant ministre de la corruption environnementale, Oyé Guilavogui, a construite pour le patriarche des Tomas. L’édifice devait être inauguré le dimanche 27 décembre. Les tensions intercommunautaires en ont décidé autrement.

Pour se laver de tout soupçon, Oyé Guilavogui dont les agissements à Macenta suscitent encore des interrogations, et peut-être pour calmer les habitants de la ville, vient de trouver ses « coupables » à lui : Bambéto et l’axe Hamdallaye-Kagbélin : « Je voudrais surtout dire à la jeunesse que ce n’est pas le moment de se tirer dessus. Nous voulons suivre le chemin du Chef de l’Etat qui a toujours prôné la paix dans ce pays. Il ne faut pas que Macenta ressemble un peu à Bambéto. On dit non. Ici, c’est une terre bénite (!) ». Macenta est peut-être une terre bénite, mais ce qu’Oyé n’a pas voulu dire, c’est qu’à Bambéto qu’il qualifie de zone de tension ou  d’axe du mal, il n’y a jamais eu d’affrontements intercommunautaires. Le combat oppose des citoyens épris de justice, de démocratie, d’alternance et de développement aux forces de l’ordre qui s’apparentent à une milice du pouvoir manipulable à souhait. Ce sont ces forces de l’ordre sous un régime haineux qui tombent sur les paisibles citoyens pour les agresser, les humilier, les interpeller, les tuer.

En revanche à Macenta, ce sont les populations qui s’affrontent, qui s’entretuent. Et souvent les ficelles sont tirées par des cadres tapis dans l’ombre à Conakry et aussi sur place. Cette sortie d’Oyé Guilavogui a suscité un tollé général sur les réseaux sociaux. Elle a provoqué entre autres l’ire de Sékou Koundouno, responsable stratégies et planification du FNDC que vous avez dû lire par ailleurs.

Yacine Diallo