(Par Mandian Sidibé)
Je suis triste, abasourdi, affligé, consterné et meurtri par l’assassinat de mon frère et ami Bamba Roger, un jeune activiste de l’UFDG, suite à son arrestation musclée et à son incarcération arbitraire à la Maison Centrale de Conakry sur instructions personnelles d’Alpha Condé. Le lendemain de son arrestation, lorsque j’avais échangé avec lui, il était pourtant confiant de s’en sortir indemne.
Voilà qu’Alpha Condé vient d’arracher à notre affection, ce jeune visionnaire, dynamique, sérieux, opiniâtre, sincère, brave et courageux, que j’ai connu en 2011, via ses interventions exceptionnelles dans l’émission’ « Palabres » que j’animais sur la radio « Planète FM ».
Je ne sais quoi dire ni faire en ce jour porteur de tristesse pour la jeunesse consciente de ma pauvre Guinée. Si nous continuons à croiser les bras, Alpha Condé finira par tuer à petit feu tous nos responsables emprisonnés. Ça commence petitement, et si Alpha n’a pas la réplique proportionnée à son animosité, il récidive. C’est inacceptable de tuer un opposant sans le juger. Roger attendait son procès pour faire des révélations croustillantes. Ses geôliers ont dû l’éliminer par anticipation, pour éviter qu’il parle, comme ce fut le cas, dans les années 90, pour « Kalil le Général », mort dans les mêmes circonstances et dans la même prison, lorsque le très retentissant procès des gangs fut programmé. Des avocats français sont incessamment attendus à Conakry pour se joindre au pool d’avocats de l’UFDG, à l’effet de défendre, dans les prochains jours, les cadres et responsables de cette formation politique injustement emprisonnés à la Maison Centrale, dans des conditions inhumaines.
L’UFDG doit exiger des enquêtes indépendantes sur les origines et les circonstances de l’exécution sommaire de notre digne et brave compagnon de lutte pour l’instauration d’une démocratie véritable en Guinée. Un apatride ne peut pas se permettre d’exterminer les vrais Guinéens de souche.
Dors en paix, mon cher frangin, comme je te nommais affectueusement. Que la terre de Guinée que loyalement servie te soit légère. Amen !
Ton fidèle compagnon de lutte,
Mandian SIDIBE
Journaliste exilé à Paris