Roger n’est pas mort, Roger est enfin libre,
Libre de l’arbitraire, libre de la possession de mains impitoyables,
Les zélés qui ne se gênent point s’étaient emparés de son corps pour réduire son âme à sa simple expression,
Ils l’ont assigné en si peu de mètres carrés qu’il en est tombé malade,
Roger n’est pas mort, Roger dort de la fièvre liberticide qui humilie les honnêtes gens avant de les ensevelir,
Roger n’a pas démérité le prix de la liberté qu’il a tant payé avec le sourire face à la soldatesque enivrée,
Mort pour la patrie de tant de lâches gens, mort par devoir, mort sans assistance de ceux qui jouissent de l’ivresse de posséder les autres,
Roger ne dormira plus en prison, son corps et son âme sont définitivement affranchis de la bêtise des hommes de pouvoir,
Que justice, quelle que justice qu’elle soit, pour Roger et pour tous les martyrs d’une terre si souillée de sang innocent,
Adieu Roger, heureusement que tes enfants n’ont pas encore l’âge de pleurer les morts,
Pour eux, tu seras encore et toujours vivant.
Bynta Bah