En réaction au communiqué du ministère de l'(In)justice publié hier 21 décembre 2020, selon lequel Mamadi Condé aurait refusé de se faire soigner par quelqu’un d’autre que son médecin personnel au Canada, Me Salifou Béavogui, son avocat, a apporté un démenti accablant pour nos autorités.
« Que s’est-il passé ? Il faut d’abord reconnaître que mon client est souffrant, ça c’est incontestable. Il souffre des maux d’oreilles qui sont accompagnés de violents maux de tête. Et, la partie gauche de son bas-ventre qui a été opéré il y a 6 mois au Canada, lui fait également mal. Le samedi, il a été évacué à Ignace Deen. On lui a fait une petite consultation et il a été réincarcéré au lieu de le maintenir dans cet hôpital, sous surveillance médicale. Dans la nuit du dimanche à lundi, aux environs de 4h du matin, les douleurs intenses ont repris. On était obligé de le ramener à l’hôpital vers 5h, selon ce qu’il m’a rapporté. Arrivé à l’hôpital, il a trouvé un collège médical qui l’a soumis à une consultation et lui a donné un document à signer. Il a rétorqué en cherchant à savoir de quel document il s’agissait. On lui a dit non, il n’a qu’à signer. C’est ainsi il a dit qu’il ne peut le signer sans que son avocat ne soit informé, ou qu’un de ses parents. Il a ensuite demandé de l’aider à entrer en contact avec sa famille à Conakry qui pourrait l’aider à avoir le numéro de son médecin traitant du Canada, afin d’échanger avec celui-ci sur son état de santé. Il m’a raconté que quand il a parlé d’avocat, les médecins lui ont dit qu’’ils s’en foutent de ses avocats. Soit on le traite ou il retourne d’où il vient. C’est ainsi il a dit, alors je préfère que personne ne me touche si de facto je dois signer un document sans que mes avocats ou mes parents ne soient au courant du contenu. C’est en ce moment qu’il a encore été réincarcéré. Loin de vouloir engager une polémique, mais voilà ce qui s’est passé. En réalité, il n’a pas refusé de se faire soigner », a précisé Me Salifou Béavogui.
Mamadi Condé alias Madic 100 Frontières, activiste et communiquant de l’opposition est en détention préventive depuis septembre 2020. Il a été arrêté à la suite de Roger Bamba et Souleymane Condé, activistes et communicants farouchement opposés au 3ème mandat d’Alpha Condé. Cette sortie, qui intervient après la récente mort de Roger Bamba, décédé sans avoir pu plaider sa cause devant un juge, relance le débat sur la détention préventive prolongée dans le pays dans des conditions de carcérales exécrables.