«L’ignorance est mère de tous les maux» disait Rabelais. Tel est le résumé du discours sans corps, sans structure et sans conclusion du président Alpha Condé, prononcé 15 décembre, à l’occasion de son investiture. Son cabinet devrait être immédiatement renvoyé dans le cadre de la mise en œuvre de son « gouverner autrement »
Le discours qui a été lu et qui devrait être la synthèse de son programme proposé au peuple est un recueil de banalités digne de la rédaction d’un élève du cours élémentaire qui s’exerce à la construction de phrases. Aucune syntaxe, aucun lien grammatical, aucune suite logique dans le contenu déclamé en slogan digne des saltimbanques.
« Le gouverner autrement» commande, on le sait, une administration viable et performante.
« Le gouverner autrement» commande des fonctionnaires compétents dont les fonctions sont en adéquation avec leur compétence, résultant d’un cursus scolaire et universitaire conséquent et d’une expérience professionnelle avérée du fonctionnement des pouvoirs publics.
« Le gouverner autrement» commande la planification, la programmation et l’organisation du travail gouvernemental avec méthodes et mesures. Alpha Condé signe sa présidence dans un registre qui lui impose de se remettre en question, puisqu’il veut gouverner autrement, .c’est-à-dire :
1- Se livrer à une introspection profonde et honnête pour reconnaître et corriger ses erreurs sans complexes ni faux-fuyants. En sera-t-il capable au regard des performances des deux mandats ?
2- Se livrer à un recensement sans complaisance des déficits de compétence de son entourage pour les remplacer en vue d’une qualification du travail gouvernemental. En a-t-il les outils pour un tel exercice lorsque l’on connait le mépris observé vis-à-vis des cadres compétents et l’esprit de suffisance qui le caractérise?
3-Mesurer objectivement le rapport de force avec son opposition pour trouver un équilibre relationnel permettant de gouverner dans la sérénité et la paix. Aurait-il cette hauteur de faire appel à son opposant ? Car, c’est celui qui détient la clé. Comme l’a dit avec certitude avérée son vieux compagnon du RPC originel et père du jeune MADIC 100 frontière : « Le pays est entre les mains de Dalein ». Qu’il ne méprise pas ce propos !
En est-il capable d’une telle mue pour son inscription dans l’histoire ? J’en doute. J’ai peur que les lendemains soient difficiles douloureux et désastreux.
Lansana Bangoura