Malgré les menaces brandies par la Police nationale et le ministère de l’Administration du territoire, les opposants au troisième mandat seront dans la rue, les 14 et 15 décembre à Conakry. L’Alliance nationale pour l’alternance démocratique et son principal allié, UFDG, ont réitéré, ce 12 décembre, leur détermination à battre le pavé malgré les dispositions sécuritaires impressionnantes de la flicaille : « Nous contestons jusque maintenant-là, la victoire qui nous a été volée. Pour nous, c’est El Hadj Mamadou Cellou Dalein Diallo qui devrait être investi à la place d’Alpha Condé. Il ne faut pas baisser les bras, parce que la politique est une course de fond, et quelles que soient la dictature, les répressions, cette gouvernance finira par tomber.

Donc nous allons continuer le combat. Que les Guinéens prennent leur courage à deux mains pour que nous puissions gagner afin que la Guinée ait le même visage que les autres pays de la sous-région », a souligné François Baba, le porte-parole de cette coalition politique. Et de renchérir : «Nous n’avions pas voulu le faire parce que le ministre de l’Administration du Territoire qui est l’autorité de tutelle des mairies a officiellement interdit toute manifestation sur l’étendue du territoire. Sachant que la constitution est au-dessus du gouvernement, c’est pourquoi nous en avons parlé au niveau des médias. Donc, nous allons marcher lundi et mardi”. Outre les menaces de la police, le ministère de l’Administration et de la décentralisation s’est fendu d’une déclaration : “Il y va de l’honneur et de la grandeur de notre Nation. En clair, aucune marche, aucune autre manifestation n’est autorisée. Avis donc aux professionnels des marches interminables et stériles”.

Par ailleurs, l’ANAD et l’UFDG ne sont pas les seules à vouloir exprimer leur ras-l’obole lors cette investiture. Les femmes de la commune de Ratoma, victimes d’abus des agents de sécurité, veulent elles-aussi marcher le 14 décembre, du Rond-point de Bambéto à l’héliport de Bellevue. Histoire de dénoncer les meurtres, les arrestations arbitraires, le vol et le viol, la destruction des biens à Ratoma, notamment sur l’Axe. 

Yaya Doubouya