Il faut appliquer la loi portant protection et promotion des personnes handicapées. Thierno Saïdou Diakité, consultant, handicapé et fier de l’être, a exhorté en conférence de presse. Le conférencier enrage, c’est comme si elle n’existait point, la Loi 021, promulguée le 15 mai 2018. Avec l’article 37 : les édifices publics doivent être équipés de rampes d’accès faciles et appropriées aux handicapés, les lieux d’attractions publics (cinémas, salles de spectacles) de voyants lumineux appropriés. Ce cri du cœur en forme de plaidoyer est une pierre dans les jardins du ministère des Affaires sociales et des personnes vulnérables, du département de la Ville et de l’Aménagement du territoire, de l’Ordre des architectes, de la Féguipha (Fédération guinéenne des personnes handicapées.)
«Nous, personnes en situation de handicap, avons besoin d’un peu plus de solidarité dans l’esprit de la devise de notre pays : Travail-Justice-Solidarité. Non de gestes de compassion à cultiver l’indigence, mais l’assistance pour nous affranchir de la dépendance improductive». Thierno Saïdou Diakité de confier que les relations sont souvent tendues avec les personnes valides.
«Si la couche des handicapés en Guinée présente de nos jours une image misérable, il n’en a pas toujours été ainsi. La situation actuelle des handicapés est donc la résultante des profondes mutations qui ont marqué la société guinéenne depuis le début du ⅩⅩe siècle. Jusqu’à cette époque, les sociétés dites traditionnelles offraient aux handicapés une enveloppe de sécurité et un cadre d’insertion sociale qui leur épargnaient l’errance quotidienne. Dans ce contexte, le handicap n’apparaissait généralement pas comme motif de rejet ou de marginalisation de l’individu. Il faut toutefois noter que l’acceptation ou le rejet d’un handicapé par son milieu social dépend non seulement du type de handicap, mais aussi de la nature de la communauté considérée». Thierno Saïdou Diakité M. Diakité précise qu’une commission interministérielle doit se plancher sur l’application de la loi portant protection et promotion de personnes handicapées. Tient pour un haut-commissaire chargé des personnes handicapées.
Boubacar Diallo, chef division, inclusion et autonomisation des personnes handicapées à la Direction nationale de l’action sociale, a rassuré le programme national d’inclusion et d’autonomisation des personnes handicapées déjà en œuvre prend compte les recommandations du conférencier. Mais, la loi du 15 mai 2018 sur les handicapés a dû être revisitée, d’où un retard à l’allumage. «Le constat est très amer. Il faut que le département se lève, sinon la personne handicapée sera toujours derrière», se navre Bernard Kamano, le responsable du projet et planification à la Féguipha.
Selon le troisième recensement général de la population et de l’habitat, la Guinée compte 155 885 personnes handicapées, soit un 1, 5% de la population guinéenne.
Yaya Doumbouya