Le 16 décembre, au tribunal de Première Instance de Kaloum, le procès des journalistes de www.guineenews.org, www.inquisiteur.com et www.guinee7.com a démarré dans la clarté. Accusés de diffamation pour avoir révélé un présumé détournement de 200 milliards de francs guinéens qui pèse sur Mme Djénab Dramé, ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, les trois journalistes se sont présentés à l’audience de ce mercredi 16 décembre. Curieusement, ni la plaignante Djénab Dramé ni son avocat n’était présents.
L’audience qui n’a été que de courte durée a connu une sortie très courageuse du procureur, Alpha Sény Camara. Il a demandé le plus simplement du monde que la procédure soit rejetée. Il ne peut pas requérir sur cette affaire alors qu’elle était déjà en instruction. Le procureur n’a pas manqué de titiller la plaignante Djénab Dramé. « Avant cette procédure pour diffamation contre les journalistes, on avait déjà décidé, le 6 novembre dernier, d’engager des poursuites contre X pour «détournement de deniers publics et que le doyen des juges d’instruction a été saisi. Nous savons à quel niveau d’information nous sommes avec cette plainte, le juge d’instruction n’aura plus à chercher longtemps son x. Le X, c’est bien Djénab Dramé. Celle qui s’est précipitée pour porter plainte contre les journalistes pendant qu’on cherchait X. La fuite en avant ne marche pas en droit ».
Les avocats de la défense qui s’apprêtaient à relever des vices de forme ont jubilé après la sortie du procureur. « Nous avons pris acte de cette sortie merveilleuse du procureur de la République, nous avons applaudi.», s’est réjoui Me Salifou Béavogui, avocat des journalistes. Il a quand même soulevé la citation était déposée pour le 15 décembre, mais comme cette journée était fériée, normalement l’audience devait être reportée à huitaine. Il dit être surpris que ses clients aient reçu signification d’avenir en pénal. « Ce que nous n’avions pas compris parce qu’en réalité ça n’existe pas ».
Requête auprès de monsieur le pro-crieur de la république près le tribunal de toutes les instances de Kaloum : M. le Pro-crieur, rassurez-nous que nous n’avez ni lu le communiqué signé du Premier Ministre ni écouté le ministre du Budget sur cette affaire ! Celle-ci était réglée avant d’avoir atterri chez-vous. A moins que vous n’ayez commencé à « juger autrement.» Avant la lettre.
Ibn Adama