L’eau, c’est la vie, dit l’adage. Les femmes de Simanbossia, dans la Commune de Ratoma, éprouvent assez de difficultés pour s’offrir la denrée qui se raréfie au fur et à mesure qu’on entre dans la saison sèche. Trouver de l’eau, devient un vrai défi. Devant les quelques rares forages du quartier, elles font la queue. Mme Aïssatou Diallo, ménagère, est l’une d’elles: « L’accès à l’eau n’est pas du tout facile à Simanbossia. Ce sont les voisins qui nous ravitaillent à travers leurs forages, grâce à des robinets ouverts derrière leurs cours. Mais parfois, quand on vient puiser de l’eau, les gérants des forages nous disent que ceux-ci sont en panne. En clair, ils nous servent selon leur humeur. Cette situation nous oblige parfois à aller encore plus loin  avec nos bébés sur le dos. A cause de la distance, il nous arrive d’utiliser des brouettes pour nous faciliter le transport de nos bidons d’eau. » Le délestage du courant électrique aggrave leur calvaire. « La machine qui fait remonter l’eau dans les cuves s’arrête quand il n’y a pas de courant dans le quartier. Or on est nombreux, nous qui venons chercher l’eau. » Les femmes s’alignent alors et abandonnent toutes activités qu’elles menaient, en vue de s’offrir l’eau à tour de rôle. « Parfois quand on vient, on peut faire 2 heures sans avoir un bidon rempli. Il nous arrive de nous bagarrer », à cause de la frustration née de la longue attente, témoigne Mme Diallo. Les femmes demandent à l’Etat de leur venir en aide.

La situation, loin de s’améliorer, inquiète le chef de quartier, El Hadj Ibrahima Diawara qui a expliqué : « Depuis 2002, nous sommes confrontés à ce problème de manque d’eau. A 4 heures déjà, les gens sont à la recherche de l’eau. On a parlé à tous ceux auxquels on doit s’adresser, en vain! Chaque fois, la SEG (Société des eaux de Guinée) nous a promis sans rien concrétiser. Dans le quartier, il n’y a que deux forages publics offerts par le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement), mais c’est vraiment insuffisant. Quand ils sont en panne, les gens viennent me chercher. Je suis obligé parfois de payer 4 000 000 de francs guinéens, pour leur entretien. Les forages privés nous aident beaucoup, mais parfois leurs propriétaires les ferment, quand ils sont au travail. C’est moi qui viens les supplier, pour qu’ils nous accordent du temps, afin que les citoyens puissent puiser. En saison sèche, les puits tarissent aussi, nous sommes vraiment en manque d’eau », se lamente le chef de quartier de Simanbossia. Il sollicite l’aide de l’État, pour résoudre la crise d’eau dans le quartier: «Je demande à l’État de nous aider à multiplier les forages pour le  ravitaillement de la population en eau et en permanence ». Reste à savoir si son appel tombera dans de bonnes oreilles.

Bailo Diallo