La frustration issue de mal gouvernance grimpe haut dans la Guinée d’Alpha Condé. Si le président de la République n’y prend garde, elle sera bientôt sans frontières. Après les fiefs de l’opposition et les milieux « neutres » du pays, ce sont les rangs du RPG qui risquent d’être infectés par le virus du mécontentement. La sagesse africaine avertit : « Quand vous cachez la pourriture, elle finira par envahir toutes les narines. » C’est de Siguiri même que viennent les premières vérités, le ras l’obole qui crèvent les yeux sur toute l’étendue du territoire national. Au micro de nos confrères de www.guineematin.com, les militants de première heure du RPG de Siguiri ne s’en cachent plus. C’est le cas d’Ansoumane Diallo, agronome. Extraits :
« Nous sommes les premiers militants du RPG à Siguiri, nous étions les plus jeunes. A l’époque, nous avions tout fait pour rendre Siguiri ingouvernable pour le président Lansana Conté. Un jour, l’honorable Billy Keïta, à l’époque secrétaire fédéral du PUP, est venu me trouver. Il m’a dit : lève-moi, je t’emploie à la SAG (Société Aurifère de Guinée). Mais j’ai refusé. Je lui ai répondu en disant : merci pour l’offre, mais j’attends le président Alpha Condé.
Aujourd’hui, j’ai une soixantaine d’années, je n’ai toujours aucun emploi. En Amérique, quand un républicain monte au pouvoir, il travaille avec les républicains. Mais ici, Alpha Condé est venu au pouvoir, il gouverne avec les gens du PUP, le régime qu’on a combattu. Moi, j’ai suivi Alpha Condé parce que j’ai cru qu’il était un homme de rigueur. Mais, la pagaille qu’il a semée, aucun président ne l’a fait en Guinée », estime ce frustré du RPG.»