L’élection présidentielle du 18 octobre a engendré des morts, des blessés et des interpellations. Une quarantaine de personnes tuées par balles selon l’opposition, 21 selon le gouvernement, plus de 200 blessés et près de 400 personnes interpellées croupissent actuellement dans les différentes prisons du pays. Depuis le début mois de novembre, ceux dont les procédures ont été orientées en « flagrant délit » défilent devant les tribunaux pour leur procès. Ce 7 décembre, trois jeunes sur la route Leprince, ont été fixés sur leur sort. Les frères Mamadou Saïdou, Souleymane Baldé et Hassane Sow étaient poursuivis pour « participation délictueuse à attroupement interdit sur la voie publique ». Les deux premiers ont été déclarés non coupables des faits qui leur sont reprochés. Mamadou Saïdou et Souleymane Baldé ont, en réalité, été interpellés le 23 octobre dans leur propre garage à Petit Simbaya, au plus fort de la contestation de la victoire du Président Alpha Condé. Le juge, Aboubacar Maféring Camara, les a renvoyés des fins de la poursuite. Il a estimé que le parquet n’a pas pu étayer des arguments qui prouvent qu’ils manifestaient illégalement dans la rue. Le procureur, lui, avait réclamé 5 mois d’emprisonnement et 500 000 francs guinéens d’amende. Les deux accusés avaient plaidé non coupables, martelant qu’ils ont été victimes d’une bavure policière. Ils rentrent donc à la maison après un mois et demi passé sous les verrous.
Quant à Hassane Sow qui souffre d’un déséquilibre mental, il a été retenu dans les liens de la culpabilité. Hassane Sow avait reconnu pendant les débats, qu’il a été a interpellé quand il est allé voir ce qui se passait sur la grande voie. Il avait également précisé qu’il ne savait pas que des affrontements se déroulaient entre manifestants et agents des forces de l’ordre. Il a été condamné par Aboubacar Maféring Camara à six mois de prison avec sursis.
Yacine Diallo