Alors que l’UFR (Union des Forces Républicaines) se battait contre le troisième mandat du prési Alpha Grimpeur, le parti vient de faire une déclaration pour appeler au dialogue. Intitulé, l’UFR s’engage pour la Guinée, le parti reconnait implicitement le troisième mandat, puisqu’il reconnait désormais les résultats de la présidentielle du 18 octobre confirmés par la Cour Constitutionnelle. Exactement, comme il avait fait après l’élection présidentielle de 2015, l’UFR drague la mouvance présidentielle pour espérer des postes ministériels ? En tout cas, c’est l’heure des tractations pour le nouveau gouvernement. Dans sa déclaration l’UFR appelle de tous ses vœux à œuvrer pour le développement du pays et abandonner les querelles politiciennes. « Aujourd’hui, la décision de la Cour Constitutionnelle est un fait acté. À partir de ce moment, que faut-il faire ? La réponse à cette question ne peut en aucun cas consister:

  • à mettre à l’écart de la gestion du pays une bonne partie des Guinéens proches de l’opposition. Que ces citoyens soient dans le pays ou ailleurs dans le monde,
  • à faire des promesses dont la réalisation sera déconnectée des réalités administratives et socio-économiques du pays ;
  • à occulter les conséquences du scrutin du 18 octobre, ignorer les retombées difficiles pour l’indispensable cohésion nationale dont la Guinée ne peut se passer ;

Tenant compte du fonctionnement actuel de nos institutions, il revient au Président de la République de prendre l’initiative d’une large consultation en vue d’une meilleure gestion du pays. La réponse de sagesse et de responsabilité, ici, comme ailleurs, impose de recourir aux vertus du dialogue national. La Cour Constitutionnelle s’est prononcée sur les résultats de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 sur la base de la nouvelle constitution en prenant un arrêt qui permet au Président Alpha Condé de rester à la tête du pays.

Cette élection a focalisé l’attention des citoyens que nous sommes sur les nombreux antagonismes sociopolitiques qui rongent la Nation. Si les Guinéens n’y prennent garde, ces antagonismes dont ils peuvent se passer, risquent de marquer durablement l’avenir du pays.»

Sachant que ce revirement fera du bruit dans la cité, l’UFR rappelle le combat mené contre les 3ème mandats en Guinée.« L’Union des Forces Républicaines, dans le cadre du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), s’était opposée dès avril 2019 au projet d’une nouvelle constitution dont le seul but était d’octroyer un troisième mandat au Président Alpha Condé. Notre parti a joué les premiers rôles dans cette lutte en s’inscrivant du côté de ceux qui prônent l’Alternance démocratique à la tête du pays. Pour l’UFR, la même logique a prévalu en 2001 lorsque nous nous étions opposés au troisième mandat que voulait s’octroyer feu Président Général Lansana Conté dans quasiment le même contexte. C’est ainsi que l’UFR et d’autres partis de l’opposition dont le RPG avaient successivement boycotté le référendum constitutionnel de 2001, les élections législatives de 2002 et l’élection présidentielle de 2003 ».

Le parti de Sidya Touré s’engouffre toujours dans son histoire de parti transversal quand il veut changer de positionnement, surtout quand il s’agit d’aller à la mangeoire. « L’UFR a toujours œuvré à ce que chaque parti reconnaisse l’autre, en tant qu’entité avec laquelle il faut vivre et travailler pour le seul objectif qui n’est autre que le bien-être de nos compatriotes. Notre parti est convaincu que la Guinée unie autour de l’essentiel est capable de trouver des solutions qui lui permettront de vivre en paix et se développer de façon harmonieuse et durable. L’UFR se veut être le catalyseur des actions favorisant ce vivre-ensemble qui permettra la prospérité pour chacun et pour tous. Autrement, personne ne trouvera son compte dans le chaos qui résultera des antagonismes actuels : ni opposition, ni partisan du pouvoir, ni partenaires du pays. Notre chère Guinée, ne peut produire des résultats que dans la paix et la justice, en ayant une vision éclairée de son avenir et en se dotant d’institutions fortes et démocratiques dont, entre autres, un exécutif qui agit au quotidien et simultanément dans tous les secteurs névralgiques de la vie du pays ». L’on se rappelle en 2015 que Sidya Touré avait prononcé le même discours pour aller à la mangeoire avant de se rétracter trois ans plus tard en dénonçant la mauvaise gouvernance. Cette fois encore, en retournant à la mouvance espère-t-il changer les choses dans la gouvernance du prési Alpha Grimpeur ? Les cadres et militants notamment Aissata Daffé ont eu raison d’aller très tôt à la mangeoire.

Ibn Adama