En faisant ses réquisitions, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn n’est pas allé de main morte contre Mamady Condé dit Madic 100frontières. Il a demandé à la présidente du tribunal de coller 10 ans d’emprisonnement et une amende de 300 millions de francs guinéens à l’ancien opposant. Les avocats de la défense ont plaidé non coupable, ils demandent à la présidente du tribunal de relaxer purement et simplement leur client, alors que le prévenu avait reconnu les faits à l’audience passée. Maître Thierno Souleymane Barry relève que cette peine est excessive : « Nous sommes dans une audience ordinaire qui contraste avec ce que le parquet est en train de dépeindre. 10 ans d’emprisonnement, 300 millions d’amende, nous avons l’impression que nous sommes à la CPI où nous avons affaire à un criminel. Le droit pénal, ce n’est pas la répression, c’est la correction ».
Me Salifou Béavogui, lui, crie un montage contre son client : « C’est un dossier monté sur du faux du début à la fin. Tout ce que le parquet a développé ici est teinté de haine, de mélancolie et de volonté de faire mal à la jeunesse guinéenne. Madic est un Guinéen qui s’est opposé à la nouvelle Constitution. Il est responsable de l’UFDG au Canada. Son seul crime est son opposition au tripatouillage constitutionnel ». Il conteste d’ailleurs la compétence du TPI de Dixinn dans cette affaire : « Madic a été arrêté à Pamelap. Cette localité se trouve dans la préfecture de Forékariah. Après son audition, il devrait être retourné à Forékariah où il y a désormais un tribunal de première instance. Mais comme parmi tous les procureurs, celui qui s’est spécialisé dans le mal, celui qui s’oppose à toute tendance contraire à celui du pouvoir c’est celui de Dixinn, notre client a été envoyé ici ».
Malgré la lourde peine requise contre lui, Mamady Condé dit Madic 100frontières dit ne pas « regretter son pardon adressé au Président. Je vous assure que je ne me suis pas battu pour diviser les Guinéens, je l’ai plutôt fait pour les unir. Je suis en avance, mais un jour les gens comprendront ».
L’affaire est renvoyée au 8 février pour le délibéré.
Yacine Diallo